lundi 26 mars 2018 par Pôle Afrique

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Décryptage du dossier consacré à la Côte d'Ivoire par la revue Politique Africaine (décembre 2017, n° 148)

Publiée par les éditions Karthala, Politique africaine est une revue pluridisciplinaire d'analyse du politique en Afrique. La livraison de décembre 2017 est consacrée à la Côte d'Ivoire avec un dossier complet : La Côte d'Ivoire sous Alassane Ouattara . L'introduction à ce dossier (1), rédigée par Francis Akindès (Université Alassane Ouattara, Bouaké, Chaire de Bioéthique UNESCO) s'intitule : On ne mange pas les ponts et le goudron : les sentiers sinueux d'une sortie de crise en Côte d'Ivoire . Cette introduction est complète, car elle embrasse tous les sujets liés à l'accession au pouvoir d'ADO. Le titre choisi nous renvoie au paradoxe de la Côte d'Ivoire sous Alassane Ouattara : On ne mange pas les ponts et le goudron . Les ponts et le goudron symbolisent la réussite économique du pays, qui n'est plus un Etat failli. On ne mange pas les ponts et le goudron instruit le procès d'une croissance qui n'est pas suffisamment inclusive et de réformes qui ne profitent pas à l'assiette des Ivoiriens.

Le contexte politique

Il ne m'appartient pas de porter un jugement sur la politique ivoirienne, ses soubresauts de 1999 à 2010 et son évolution de 2010 à 2018. Deux évidences pourtant : à l'instabilité politique des années 1999-2010, avec un coup d'Etat, une grave crise politico-militaire et une crise post-électorale, a succédé une période de réelle stabilité politique avec l'accession au pouvoir d'Alassane Ouattara à travers le RHDP. Selon Francis Akindès, cette période de stabilité a permis de reconstruire la légitimité de l'Etat , redéployer une administration déstructurée et pillée par la succession des crises, relancer l'appareil économique , jusque-là fortement affecté par la crise socio-politique . Mais, toujours selon Francis Akindès, des incertitudes demeurent, car rien n'est définitivement réglé sur le fond des clivages identitaires et des fractures territoriales, avec des pratiques qui demeurent discriminatoires. La Côte d'Ivoire de l'Après 2010-2011 est toujours en construction avec des questions politiques qui, dans la perspective de 2020, reviennent au premier plan. Selon Francis Akindès, la rhétorique de l'Etat sur ses performances économiques et le retour de la Côte d'Ivoire sur la scène internationale entrent en contradiction avec le sentiment dominant dans le pays de l'aggravation des fractures sociales et culturelles, sentiment qui nourrit l'instabilité politique. Aujourd'hui, si l'on écoute les Ivoiriens, rien ne semble véritablement apaisé sur la scène politique nationale, ce qui se vérifie avec une grogne sociale et des actes de violences sporadiques, un sentiment d'injustice sociale qui prospère dont les marqueurs sont les insubordinations militaires, les conflits intercommunautaires liés au foncier, la grève des fonctionnaires et les émeutes de l'électricité . La problématique sociale est devenue centrale.

L'économie peut-elle faire oublier la politique ?

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