lundi 26 mars 2018 par Pôle Afrique

Dans ses exercices de transposition de l'univers du didiga traditionnel à la société civile, le professeur Zadi Zaourou a cheminé avec Gobé Blé Mathias, parolier bété, l'un des rares pratiquants du genre poétique wuego . A la commémoration du sixième anniversaire de la mort du professeur, le parolier bété livre son témoignage au sujet de l'intellectuel de Yacoulidabouo (Soubré). Il parle également de son ambition de perpétuer cette pratique poétique du terroir.

Gobé Blé Mathias, parolier bété possède l'esplanade du centre culturel Zadi Zaourou de Yacolidabouo cette nuit du 23 mars 2018. La scène se déroule dans ce village de Soubré, dans le centre-ouest ivoirien. Assis sous les bâches, les participants de la deuxième édition du Didiga Festival écoutent attentivement. En plus des festivaliers venus de la capitale et d'autres contrées du pays, les villageois eux-mêmes montrent un intérêt à l'événement par une mobilisation assidue.

Ils veulent certainement pénétrer les profondeurs du message véhiculé par le maître du Wuégué (poésie psalmodiée). A la fin de sa déclamation en langue bété, il est applaudi par la foule.

Dans le poème que je viens de dire, je parle d'un animal qu'on appelle blèhè qui vit dans la forêt. Cet animal, lorsqu'il est couché et qu'il se lève, il reste des traces sur le lieu de sa couchette. L'animal est parti. Mais est ce que la place est restée ? Oui. Je sais. La place doit rester , indique le parolier interrogé par pôleafrique.info.

Par l'image du blèhè , Gobé Blé Mathias fait allusion à la sauvegarde de l'héritage culturel du professeur Zadi Zaourou décédé en mars 2012. C'est une image que je donne pour parler du relais qu'occupe son cadet Eugène Zadi à travers l'organisation du festival didiga .

Le parolier tient à la sauvegarde de cet héritage car il affirme avoir du respect pour le travail théorique de Zadi Zaourou à partir d'un corpus de l'oralité.

D'où tire-t-il son art ? J'ai hérité du wuégo de mon père. Lui-même il l'a appris de son père. Nous étions au campement à Saïoua quand j'apprenais le wuégo , informe le parolier.

Comment fait-il pour déclamer sans relâche ? Quand je vois un rassemblement, quand il y a du monde, je suis inspiré et les mots me viennent pour manier le bété. Je ne prépare pas de texte avant de monter sur scène. Je ne bois pas d'alcool non plus , répond-t-il.

Le parolier rencontre le professeur à la demande de ce dernier car il voulait écrire sur ses poèmes bété. ... suite de l'article sur Pôle Afrique

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