jeudi 5 avril 2018 par Pôle Afrique

Le ministre d'Etat Jeannot Ahoussou Kouadio est le tout premier président du premier Sénat de Côte d'Ivoire. Ce jeudi 5 avril à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro (Centre-sud du pays), il a été élu par ses collègues sénateurs qui eux-mêmes ont été récemment élus. Mais déjà cette élection suscite des réactions.

Il était sans concurrent. Sans suspense donc, le ministre d'Etat Jeannot Ahoussou Kouadio est porté à la tête du Sénat dont il devient le tout premier président dans l'histoire de la Côte d'Ivoire. 65 sénateurs présents sur les 66 ont porté leur choix sur l'ancien Premier ministre et actuel ministre d'Etat, ministre auprès du Président de la République chargé du dialogue politique et des Relations avec les institutions.

Si dans l'ensemble, les félicitations se multiplient pour celui qui entre ainsi dans l'histoire de cette institution, cette élection suscite des réactions. De l'avis d'observateurs, elle appelle des interrogations.

Cette élection consacre la mise en place progressive des institutions prescrite par la Constitution de la IIIème République de Côte d'Ivoire. De l'avis d'observateurs, elle appelle des réserves et des interrogations, notamment sur la composition de cette institution qui, à les en croire, sera une assemblée qui sera totalement monocolore .

Dr Eddie Guipié, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l'université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le nord de la Côte d'Ivoire, partage cet avis. Mieux, il s'interroge sur l'absence des sénateurs à nommer par le chef de l'Etat comme indiqué dans la Constitution avant le vote du président du Sénat.

Il n'échappe pas que les sénateurs à nommer par le chef de l'Etat ne l'ont pas encore été. Il y a donc des interrogations qu'on est légitimement en droit de se poser. Pourquoi n'attend-on pas qu'ils soient nommés pour qu'ils puissent siéger aussi ?, s'interroge l'universitaire joint par Poleafrique.info.

A cette question, le 29 mars dernier au sortir de l'hebdomadaire conseil des ministres, le ministre Bruno Koné porte-parole du gouvernement répondait : La question que vous évoquiez a été examinée par les juristes. Donc il est tout à fait possible aujourd'hui d'installer le Sénat avec les sénateurs élus. Et dans un 2ème temps, à une date que le président décidera, il pourra compléter ce Sénat avec les personnes qui seront nommées. Donc il est tout à fait possible de démarrer les activités du Sénat avec les personnes élues (2/3). Mais toutes les décisions se prendront par rapport au nombre de sénateurs en activité, donc la majorité simple, la majorité relative, la majorité absolue etc avait-il précisé.

Interrogé en outre sur la probabilité que l'un des sénateurs à nommer soit candidat à la présidence de cette institution, Bruno Koné répondait en outre : Vous pensez qu'il y a des personnes qui savent d'avance qu'elles seront au Sénat et qu'elles pourront être président. Non, on peut épiloguer, on peut rigoler mais, je pense qu'il est d'ailleurs préférable que le président du Sénat soit parmi les membres élus du Sénat .

Conformément à la Constitution ivoirienne, 1/3 des membres du Sénat sera nommé par le chef de l'Etat. Ce qui représente 33 personnalités sur les 99 sénateurs que doit compter l'institution. ... suite de l'article sur Pôle Afrique

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