mercredi 18 avril 2018 par Pôle Afrique

Du 22 mars au 22 décembre 2017, l'Observatoire ivoirien des droits de l'homme (OIDH) a mené un monitoring dans les juridictions d'Abidjan, de Daloa et de Bouaké. Dans le rapport rendu public depuis le 22 mars 2018, l'ONG constate des dysfonctionnements et fait des propositions.

C'est le rapport qui alimente l'actualité des droits de l'homme en Côte d'Ivoire depuis sa publication le 22 mars 2018. Du 22 mars au 22 décembre 2017, l'Observatoire ivoirien des droits de l'homme (OIDH) a mené un monitoring dans les juridictions d'Abidjan, de Daloa et de Bouaké. Il ressort de la visite des cellules des commissariats de police, brigades de gendarmerie et centres de détention des cas de dysfonctionnements.

L'ONG constate que des malades psychiques séjournent dans 73 % des cellules ordinaires. Concernant les troubles mentaux, des personnes présentant ce type de pathologie ont été observées dans 73 % des cellules ordinaires, aussi bien dans les cellules des femmes que dans celles des hommes , relate l'OIDH dans son rapport.

L'Observatoire ajoute que Selon des régisseurs, cette situation est connue mais aucun moyen n'existe pour y remédier. Ils évoquent en général leur impuissance à agir car les MAC ne disposent pas de médecin pour attester de leur démence afin de les transférer dans des asiles psychiatriques. De plus, solliciter un médecin de l'extérieur est onéreux et ils n'ont pas de budget prévu à cet effet .

Selon les enquêteurs de l'OIDH, les Maisons d'arrêt et de correction visitées ne disposent en leur sein que d'infirmiers. Il serait donc nécessaire de créer un quartier dans les prisons, dédié aux personnes souffrant d'un problème psychique, ne nécessitant pas une hospitalisation , suggère l'organisation.

L'ONG précise que selon des régisseurs, certains des prévenus souffrant de démence seraient arrivés dans leur établissement dans cet état.

Par ailleurs, l'OIDH s'est intéressée à l'électrification des cellules. Il ressort que plus de la moitié des cellules visitées, à savoir 52% ne sont pas électrifiées.

Une surpopulation carcérale

L'éternelle question de la surpopulation carcérale figure dans le travail de l'organisation.

La MACA, prévue pour une capacité d'accueil de 1500 pensionnaires était à plus de 4000 détenus à la date du 24 juillet 2017. Selon les données statistiques fournies par le régisseur de Daloa, les cellules A et B de la prison qu'il administre abritent plus de 76 % des 857 détenus qu'elle compte à ce jour. La cellule A est d'une superficie de 172,854 m² pour une capacité d'accueil de 58 personnes. Elle est occupée par 450 détenus. Quant à la cellule B, elle a une superficie de 162,764 m² et une capacité d'accueil de 55 personnes. Alors qu'elle compte 444 pensionnaires, soit un taux d'occupation de 807,27 %.

Pour ce qui est de Bouaké, initialement construite pour accueillir 200 pensionnaires, la Maison d'arrêt en accueille plus de 600.

Toutefois, on note dans le rapport, des points positifs comme l'accessibilité à l'eau potable et la qualification des personnels. Il existe dans la majorité des juridictions visitées (87 %) des installations d'eau potable. Dans les COM et les quartiers pour mineur, la robinetterie à l'intérieur des cellules fonctionne normalement. Les pensionnaires ont accès régulièrement à l'eau potable.

Le monitoring a été mené par une équipe composée de huit (08) personnes, toutes juristes et membres de l'Observatoire Ivoirien des Droits de l'Homme (OIDH).

Deux semaines après la publication du rapport, soit le 10 avril 2018, Sansan Kambilé, ministre ivoirien de la Justice et des droits de l'Homme a produit une note de service invitant les magistrats à faire en sorte que les détentions préventives ne durent pas. La détention est l'exception , rappelle-t-il. ... suite de l'article sur Pôle Afrique

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