mercredi 23 mai 2018 par AIP

Yamoussoukro -SOS village d'enfant de Yamoussoukro est en campagne de sensibilisation depuis mardi, à Yamoussoukro pour lutter contre les mutilations génitales féminines (MGF), et éradiquer le fléau pratiqué en sourdine dans le District autonome de Yamoussoukro et ses environs.

Le lancement officiel de cette campagne contre les MGF a eu lieu devant les bureaux de la sous-préfecture de Yamoussoukro, en présence de l'écrivain Salimata Dembélé, auteur du livre Douleur de femme sur l'excision et du sous-préfet central de Yamoussoukro, Benjamin Kessa Godo qui représentait le préfet Brou Kouamé, président de la cérémonie.

Initié par SOS village d'enfants de Yamoussoukro, dans le cadre de son programme, en collaboration avec la direction régionale de la Femme, de la Protection de l'Enfant et de la Solidarité, la plateforme de lutte contre les VBG de Yamoussoukro et les associations et groupements des femmes, la campagne contre les MGF a pour thème, Mutilation génitale féminine ou excision : pourquoi faut-il abandonner cette pratique traditionnelle .

Selon la direction régionale de la Femme, de la protection de l'enfant et de la solidarité, les MGF n'apparaissent pas dans les statistiques "parce que les gens réussissent à nous cacher" a confié le directeur régional. "Désormais, ce sont les enfants de moins d'un an qui sont excisés", a-t-il ajouté.

Le coordonnateur du projet du centre de compétence de vie et de la santé de la reproduction (CCV/SR), Léon Aké Haiba, a fait savoir que c'est ce changement de méthode et la persistance de cette pratique culturelle néfaste pour la santé de la mère et de la jeune fille qui motivent leur initiative de lutte conte les MGF.

Les exciseuses ne s'exposent plus, la pratique se fait sur les nouveaux-nés et par appels téléphoniques , a expliqué le coordonnateur du CCV/SR de SOS village d'enfant de Yamoussoukro. Il a réaffirmé le soutien de SOS village à toutes les actions visant à la protection des enfants.

Le sous-préfet de Yamoussoukro Kessa Godo Benjamin rappelé que, selon les enquêtes de 2011 et 2012, la prévalence des MGF est de 38 % en Côte d'Ivoire avec une forte tendance dans les régions Ouest (55 %), Nord-est 21 %.

Il a fait remarquer que ces actes de violence sont une atteinte à l'intégrité physique de la femme avec des conséquences néfastes à savoir VIH, traumatisme et décès. Kessa Godo a invité tous les citoyens à s'approprier la lutte contre les MGF et à dénoncer tous les cas afin que les auteurs soient poursuivis en justice pour le respect du droit de la femme.

La campagne de sensibilisation contre les MGF à Yamoussoukro est parrainée par la déléguée régionale de Café et de cacao, Fléan Josiane. Elle a démarré avec un défilé des 18 associations de femmes et se poursuivra avec des séances de sensibilisation dans les communautés.


nam/akn/fmo