vendredi 25 mai 2018 par Abidjan.net

La problématique de la carte nationale d'identité ivoirienne et la sécurisation de l'état civil en Côte d'Ivoire a été soulevée par le député de Fresco, Alain Lobognon dans l'hémicycle.

Pour débattre sur le sujet, une séance de question orale avec débat a été organisée ce jeudi avec le ministre de l'intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité.

La problématique de l'identification en Côte d'Ivoire est une réalité et personne ne l'ignore. Le recueil des données sur le terrain pour l'heure, présente des insuffisances. Après la crise de 2011, il y a eu un vide dans la délivrance des CNI et un arrêt de délivrance de 2012 à 2014. C'est alors que le MEMIS a pris un arrêté pour la délivrance des attestations d'identité. Au départ, l'attestation était destinée pour les 16 ans. La situation était telle, que les choses se sont passées autrement. Nous avons acquis des machines à partir de 2014 pour reprendre la confection des CNI. Nous avons trois machines aujourd'hui. En 2017, une pluie torrentielle a dégradé le siège de l'ONI et des machines qui nous a handicapés. Mais depuis 2018, la confection des CNI a repris et nous avons des raisons d'être satisfaits a justifié le ministre qui a déploré que la Côte d'Ivoire n'ait pas encore une base de données pour l'identification. Cependant, le Gouvernement met en place une stratégie pour l'identification qui a été définie en 2016 et est en cours.

Autre problème, il n'y a aucune obligation de faire un acte de naissance pour soi-même ou son enfant. Culturellement, nous avons un frein à la déclaration des naissances et surtout des décès. Nos statistiques actuelles sont fondées sur les naissances dans les différentes sous préfectures s'insurge le ministre.

Face à tous ces phénomènes, le Gouvernement a décidé de mettre sur pieds un fichier unique de la population appelé Registre National des Personnes Physiques (RNPP).

Ce RNPP prévu être en place en deux ans est dirigé par un comité de pilotage avec à sa tête le premier Ministre et comprend 16 ministres et les structures techniques. Aussi un opérateur est en train d'être choisi par appel d'offres ouvert pour le démarrage du projet de mise en ?uvre en septembre 2018.

Le bénéfice de ce registre RNPP est à la fois social, économique et sécuritaire. Il permettra une traçabilité des Ivoiriens, et de délivrer à chaque personne, tous les documents auxquels elle peut aspirer: CNI, passeport, permis de conduire, certificat de nationalité etc. Pour tout document, on fait appel à votre numéro d'identification s'est félicité le ministre.

Aujourd'hui pour se faire délivrer un acte d'état civil, il faut se déplacer dans sa ville de naissance. "Si vous êtes nés à Fresco, les données sont stockées à Fresco. Il n'y a aucune centralisation et les données ne sont pas déversées dans un fichier national. Il est question de centraliser les données d'identification, de faire en sorte que les 50 représentations consulaires, les maternités, etc, soient des centres de collectes des données" a rassuré le ministre Diakité.

Pour terminer, il a exhorté les populations à s'approprier la question de l'état civil.

Par ailleurs, l'interrogation principale soulevée par les députés est la délivrance ou la reconduction des cartes d'identité d'ici les prochaines élections en 2020 quand on sait que la date d'expiration des CNI actuelles est prévue pour 2019.


​ P. R.