mardi 6 fevrier 2018 par Fraternité Matin

Ce recrutement judicieux permet à l'équipe d'avoir de l'ascendant sur ses adversaires. A la fin de la première phase de la Ligue 1, les Mimos caracolent en tête du classement avec 34 points, devançant l'Afad, leur poursuivant immédiat (25 points), de neuf points.

L'Asec mimosas est un exemple d'organisation dans le football ivoirien. Il possède des structures fiables et viables. En plus de son impressionnant centre d'entraînement, Sol béni (que des clubs ou sélections étrangères louent pour leurs stages), sa radio et son journal, l'Asec possède, en la société Sifca, un partenaire de référence, sûr.

Me Roger Ouégnin qui dirige ce club depuis 29 ans (1989) et qui était décrié, un moment, par une frange d'Actionnaires (supporters), a su retourner la situation en sa faveur. Grâce à ses idées novatrices, sa passion et son dynamisme, le club jaune et noir a repris des couleurs et sa place de leader dans le football ivoirien.

La saison écoulée, le champion d'Afrique de 1998 et super champion d'Afrique en 1999 (avec ses diablotins sortis de l'Académie mimosifcom), a su se réarmer pour reprendre son titre de champion, après plus d'une demi-décennie de disette. Aristide Bancé, l'international burkinabè, qui évoluait dans un club asiatique, a été recruté par Me Roger Ouégnin.

Selon une source proche du club, ce joueur était payé à 850 mille FCfa par mois. Meilleur buteur de la saison avec 13 buts, il a largement contribué au sacre de son équipe en 2017.

A l'Asec, nous avons toujours su taire nos querelles. Nous n'exposons pas nos problèmes sur la place publique. Nos joueurs ne roulent pas sur l'or, mais ils perçoivent régulièrement le peu que nous leur devons , confiait, récemment, Francis Ouégnin, l'un des dirigeants charismatiques du club et frère aîné du Pca, Roger Ouégnin.

Avec le soutien de ses partenaires et de son sponsor Sifca, l'Asec ne compte pas seulement sur la subvention de 75 millions de FCfa de la Fif pour faire face à ses besoins. C'est ainsi que, pendant l'inter-saison, son staff dirigeant a dégagé les moyens qu'il faut pour recruter les meilleurs joueurs de la place et quelques oiseaux rares dans la sous-région. Il a également renforcé son staff technique avec le retour d'Amani Yao César Lambert qui faisait les beaux jours de l'As Tanda.

Ce recrutement judicieux permet à l'équipe d'avoir de l'ascendant sur ses adversaires. A la fin de la première phase de la Ligue 1, les Mimos caracolent en tête du classement avec 34 points, devançant l'Afad, leur poursuivant immédiat (25 points), de neuf points. L'Africa sports, son rival légendaire, est très loin derrière avec 18 points. Pour avoir été neuf fois leader de la Ligue 1, l'Asec a empoché une enveloppe de 7 millions de FCfa de la Fif. Soit un million par journée. C'est l'un des challenges initiés par l'instance fédérale pour motiver les clubs.

Forte de ces acquis, l'Asec attaque la Ligue des champions, ce week-end, contre les Buffles du Bénin. Une compétition lucrative dans laquelle elle entend aller le plus loin possible.

Notre structure dispose aujourd'hui de toutes les composantes d'un club professionnel. Entre autres, un centre d'entraînement et un centre de formation qui font figure d'institutions, grâce au nombre de joueurs formés et évoluant (ou ayant évolué) dans de grands clubs européens. C'est le cas de Touré Yaya, Copa Barry, Gervinho et bien d'autres, disait, avec fierté, Me Roger Ouégnin.

L'Asec continue de vendre ses meilleurs joueurs à l'étranger. Un commerce qui lui permet de renflouer ses caisses, au moment où la plupart des Actionnaires ne cotisent plus. Dans son empire (Sol béni), le club dispose aussi d'un hôtel qui lui rapporte de l'argent régulièrement. Un exemple à suivre.

Jean-Baptiste BEHI