mercredi 21 fevrier 2018 par L'intelligent d'Abidjan

Dah Sansan (président des jeunes ? Rdr ) On n'a même plus le temps pour reformer la Cei
Je pense qu'il faut voir le bien-fondé de la demande des partis de l'opposition et des membres de la société civile concernés. Il faut voir si l'argument tient au consensus.

C'est un argument peu sérieux, si leur argument est de dire qu'il y a une décision de la Cour africaine qui le demande. Une décision qui n'est même pas détaillée. On ne sait même pas quelle partie de la décision on doit retenir. Je ne sais même pas comment ils lisent les décisions. Ils aiment parler de déséquilibre de la Cei qui a fait l'objet de consensus. Je me demande à quoi ils pensaient au moment où on faisait les débats. Je pense qu'il ne sert à rien de jouer la politique de la chaise vide, et venir après faire des débats stériles. La Cei résulte du fruit d'un consensus. Je ne le dirai jamais assez. Les réflexions ont été faites avec des ivoiriens constitués d'intellectuels de haut niveau. Ils étaient eux-mêmes présents. Alors, à quel moment est-ce que le déséquilibre a été fait ? Je crois que, cela invite tout le monde à prendre part aux débats à l'avenir. On n'a même pas le temps de reformer cette Cei. Allons vite aux élections pour donner au pays tous les organes qu'il lui faut pour fonctionner.



Gozé Jean-Marc (SG Upci) Les hommes de Dieu présents à la Cei sont des garants moraux
Nous ne trouvons pas normal que l'Upci, qui est l'un des partis représentés à l'Assemblée nationale (avec un député. Ndlr) ne siège pas au sein de la Cei. C'est cela notre grief. Voilà pourquoi nous sommes pour une réforme de l'institution, de sorte à y intégrer tous les acteurs actifs de la vie politique ivoirienne. On ne peut pas comprendre que des formations politiques non représentées à l'Assemblée et n'ayant participé à aucune élection, y siègent, alors que nous qui avons participé à toutes les élections, sommes absents. Que ce soit le Fpi ou tout autre, chacun a ses préoccupations. Mais, nous, c'est ce que nous reprochions à cette Cei. Précisons que, même si cette Cei n'est pas reformée comme nous le demandons, nous irons aux élections. Nous sommes pour l'expression du jeu démocratique. Donc, partout où il y aura élection, l'Upci sera présente. Nous ne fixons pas les règles du jeu. Néanmoins, nous sommes partie prenante. Mais, tous les partis actifs doivent être représentés dans cette Cei. Quand on jette un regard sur la liste des membres, on y voit effectivement des religieux et des membres de la société civile. Ce sont des garants moraux. Effectivement, leur présence au sein de la Cei rassure. Mais, ma préoccupation, ce sont les forces politiques qui y figurent. Si je ne me trompe pas, dans cette Cei, vous avez une formation comme le Cap-Udd (Cap Unir pour la Démocratie et le Développement de Gervais Coulibaly. Ndlr). Un parti qui, pour moi, n'est pas un acteur actif. Car, n'ayant participé à aucune élection, qui n'est pas représenté à l'Assemblée nationale. Comment peut-on accepter d'y avoir un tel parti et cautionner qu'un parti comme l'Upci y soit absent ? Voilà le sens réel de notre envie de réforme de la CEI.

Tchagba Laurent (SG Udpci) Cette Cei est le fruit d'un consensus
C'est sous la pression de l'opposition que la Cei, dans sa forme actuelle, a été mise en place en 2014. Quand le Fpi dit aujourd'hui que cette Cei n'est pas équilibrée, ça m'étonne. Ce que je peux dire, c'est qu'une opposition est toujours importante dans un pays. Car, elle concourt à l'effectivité du jeu démocratique. Mais, je pense que cette opposition doit être responsable. Il ne faut pas vouloir quelque chose et en même temps son contraire. Ils demandent même la démission de Youssouf Bakayoko. Ce sont eux-mêmes qui ont mis la pression pour qu'on ait cette Cei-là. On ne gère pas un pays avec les humeurs des gens. Les textes disent que le mandat de la Cei est de 6 ans. Il faut la laisser aller au bout. C'est nous tous qui avons mis en place les textes de façon consensuelle. Je ne sais pas ce qu'ils veulent encore en parlant d'une nouvelle Cei consensuelle. Il faut que les gens apprennent à respecter ce qu'ils ont eux-mêmes contribué à mettre en place. Accepter une chose aujourd'hui, et la rejeter demain quand vous estimez qu'elle ne vous arrange plus, ce n'est pas responsable. Cette Cei est le fruit d'un consensus, il faut la respecter et la laisser travailler. En tout cas, l'Udpci est attachée au respect du jeu démocratique. C'est-à-dire que, l'opposition a le droit de donner sa position sur les sujets sensibles. Elle a droit à la parole. Mais, il ne faut pas faire de l'opposition pour la faire. Il faut la faire dans le respect des textes que nous nous sommes nous-même donnés. Les personnes qui composent le bureau central de cette Cei ont été choisies de façon consensuelle. En dehors des partis politiques que nous sommes, les hommes de Dieu, et la société civile y sont aussi représentés. Je pense qu'il n'y a aucune raison de s'alarmer. Il faut la laisser terminer son mandat de 6 ans, et on verra quelle suite donner. Même nous qui sommes des partis, on pourrait dire au pouvoir que nous avons envie de changer certains de nos représentants à la Cei. Mais, nous attendons la fin du mandat pour le faire. Il faut que tout le monde s'inscrive dans cette logique. ... suite de l'article sur L'intelligent d'Abidjan