lundi 26 fevrier 2018 par AIP

Grand-Bassam ? L'Association culturelle Zassa d'Afrique (ACZA) a présenté les avantages de l'approche compréhensive et participative développée pour la lutte contre la pratique de l'excision en Côte d'Ivoire.

L'excision est interdite par la loi Ivoirienne depuis 1998, mais malgré cela le taux de prévalence de l'excision dans l'Ouest montre que les populations restent attachées à leurs traditions. La répression a donc ses limites comme moyen de lutte , a expliqué la présidente, Martha Diomandé, samedi, lors d'une conférence de presse.

Selon elle, l'approche compréhensive et participative développée depuis 2010 dans le village de Kabakouma ainsi que dans un autre village de la région du Tonkpi en Côte d'Ivoire, portent des fruits dans ce projet-pilote. Dix matrones sur 20 ont arrêté définitivement cette pratique en se convertissant en accoucheuses avec une case de matrones construite à Kabakouma et nous attendons en construire cinq dans toute la région progressivement , a-t-elle indiqué

Un expert français, Dr Harlicot Jean Philipe a proposé la prise en charge des excisées par la réparation physique et volontaire de leur clitoris. La transposition physique du clitoris des femmes excisées est possible car cela se fait déjà en France. Il faut simplement que la patiente soit volontaire , a-t-il soutenu.

Cette équipe qui allie la tradition et la modernité médicale séjournera du 28 au 4 mars 2018 à Man pour des rencontres avec les femmes matrones de la région et la construction d'une autre case de matrones accoucheuses.

Créée en 2005, cette association a pour mission de contribuer à enrayer la pratique de l'excision à travers la sensibilisation, la formation, l'éducation et l'autonomisation financière. Il est donc question de proposer une reconversion des matrones en accoucheuses, tout en menant des actions de sensibilisation et de prise de conscience progressive des dangers et conséquences de la pratique de l'excision sur leur santé. En parallèle, sont mises en place des actions visant à développer et renforcer l'autonomie financière des femmes des villages.

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