mercredi 1 aout 2018 par Abidjan.net

Le mardi 26 Juillet 2018 lors d'une audience publique tenue sous la présidence du juge Jules koffi kouadio , au Tribunal Militaire s'est déroulé le procès du caporal Razaki pour participation à un mouvement insurrectionnel, vol en réunion à mains armées, atteintes à l'ordre public et violation de consignes.
Interrogé par le président du tribunal , pour avoir sa version des faits qui lui sont reprochés, le caporal Razaki a declaré ceci " le 27 janvier 2017, à peine débarqué à la base de Zambakro,
affecté au bataillon pilote projetable pour suivre ma formation , j'ai pas eu le temps de défaire mes bagages que des tirs nourris se sont faits entendre dans le camp et sur toute la ville de Yamoussoukro.
Plus tard je me suis rendu compte que c'était un mouvement de mécontentement des militaires qui réclamaient un paiement.
Étant nouveau dans le camp , j'ai décidé de ne pas me mêler de ce mouvement. Quelques temps plus tard nous avons reçu la visite d'une autorité de la ville, après s'être informé sur les évènements qui se déroulent en ville,il nous a demandé d'aller en ville pour faire entendre raison à nos frères d'armes qui manifestaient en ville.
Je tiens à souligner que le Camp était pratiquement vide, et nous avons été 5 que l'autorité a mandaté pour cette mission .
Mais arrivés en ville nous avons essuyé des tirs de nos frères d'armes, nous avons eu la vie sauve grâce à un véhicule abandonné dans une station par son propriétaire,et nous sommes rentrés au Camp .Mais craignant pour nos vies nous avons décidé de rentrer sur Abidjan après avoir rendu compte à notre hiérarchie.
Malheureusement en cours de route, une panne est survenue, c'est ainsi que nous avons été interpellés par la gendarmerie de Gagnoa."
Déclare le caporal Razaki.
Pour son avocat me Akaffou , selon ce qui ressort des différents PV d'audition, les 05 militaires ont affirmé qu'ils faisaient l'objet d'une poursuite par d'autres militaires qui voulaient mettre fin à leur jour.
" À priori les inculpés sembles coupables puisqu'ils ont fait usage d'un véhicule qui ne leur appartenait pas, mais toutefois une circonstance joue en leur faveur et remet en cause leur responsabilité pénale.
En effet, ils ont agi dans le but de protéger leur vie; une situation qui est prévue par le code pénal en son article 104 " c'est-il insurgé à la barre.
" Il n'y a pas d'infraction lorsque les faits sont commis pour préserver d'un danger grave et imminent, l'intégralité corporelle,la liberté ou le patrimoine de l'auteur de l'acte ou d'un tiers, et à la condition que le danger ne puisse être écarté autrement et que l'auteur use de moyens proportionnés aux circonstances" a-t-il cité.
Ainsi pour Maître Akaffou la cour devrait bien constater en s'appuyant des différentes déclarations contenues dans le PV d'enquête préliminaire,constater l'absence d'infraction et prononcer purement et simplement le non-lieu au profit de son client qui n'a jamais fait l'objet de sanction.ainsi me Akaffou a poursuivi en déclarant ceci
" j'aimerais que vous fassiez preuve d'indulgence et de compréhension dans cette affaire.
Je vous assure que mon client et ses amis ont agi par instinct de survie. Que ne ferons nous pas pour sauver nos vies ?
Je vous demande la relaxe de mon client . Car durant la détention préventive après son arrestation à Gagnoa il a subi d'énormes préjudices moral ( sa fiancée l'a abandonné ) tous ca parcequ'il voulais juste sauver sauver sa vie ?
je crois que mon client a trop payé pour cette faute qu'il na pas commise, je demande votre clémence pour que le Caporal Razaki Abdoul retrouve la liberté , pour rejoindre les rangs de l'armée qu'il a toujours servi dans les règles qui régissent cette institution" a t'il conclue son plaidoyer.
Pour la partie civile représenté par le Ministère public , Sur la question de la participation à un mouvement insurrectionnel, de vol en réunion à mains armées, atteintes à l'ordre public et violation de consigne les 5 militaires sont bel et bien coupables car pour lui c'est intentionnellement que le caporal Razaki et ses confrères se sont rendus dans la ville de Yamoussoukro pour participer au mouvement insurrectionnel, et ont volé le véhicule dans leur propre intérêt.
Le ministère public a donc requis une peine de 5 ans assorti d'une amande de 200000 fcfa pour le caporal Razaki Abdoul.

Après un débat contradictoire entre le ministre public ( procureurs) et la défense suivis des délibérations , le juge président a condamné l'accusé à 3 mois.
Notons que le caporal Razaki avait déjà purger une peine d'un an suite à son arrestation à Gagnoa, donc au vue de ce verdict il est purement et simplement libre.

SB