vendredi 10 aout 2018 par L'intelligent d'Abidjan

À la vérité, si je n'étais pas en vacances sur facebook, ma chronique allait porter sur l'humilité retrouvée ou feinte du président Ouattara dans son discours à la nation.
Au-delà des questions politiques et humanitaires qui occupent les devants des commentaires, pour moi, la force et l'intérêt du Ouattara nouveau est dans sa disposition à écouter le peuple .

Il le répète au moins deux fois dans ce discours. Il rappelle Houphouët-Boigny en ce moment précis et prend définitivement le costume de l'Houphouetisme, idéologique pratique et pragmatique.

Il rappelle le discours de Houphouet-Boigny en 1982... J'étais lycéen. Les vagues montaient. Grosse contestation. Gbagbo et Simone étaient là encore les pions de la contestation. Houphouët-Boigny donne l'impression d'être acculé. Ou bien il est acculé. En ce moment-là, il manie le bâton et la carotte. Il montre sa disponibilité à entendre les murmures, les angoisses et les non-dits des Ivoiriens. Houphouët met tous les rieurs de son côté. Je vous ai écoutés. J'avais proposé la double-nationalité. Vous ne m'avez pas suivi. Je vous ai écoutés.

Alassane Ouattara, celui qui semblait détenir toutes les solutions à tous les problèmes en Côte d'Ivoire, a fait preuve d'une telle humilité que j'ai personnellement trouvé son discours à la fois majeur et historique. Ce discours marque un tournant. Il sort ADO totalement de l'esprit du Golf...


Fernand Dedeh, journaliste