jeudi 13 septembre 2018 par Haute Autorité de la Bonne Gouvernance

La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance a achevé, avec les étapes de SOUBRE, GAGNOA et DIVO, sa campagne de sensibilisation des Autorités locales et des populations sur les conséquences de la corruption.

Du 27 août au 04 septembre 2018, la délégation conduite par le Prof. OURAGA OBOU, membre du Conseil, représentant le Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Monsieur N'Golo Coulibaly, a entretenu, au cours de séances d'information, de nombreuses autorités locales, composées de Préfets de Régions, de Préfets, des Secrétaires Généraux de Préfecture, de Sous-préfets, des Elus locaux, des Directeurs Régionaux et des Chefs de Service. A toutes les étapes, la délégation de la HABG a rencontré les populations, les Organisations Non Gouvernementales, la Société Civile, les Religieux, les Rois et les Chefs traditionnels, les Associations de jeunes et de femmes.
La présence de cette délégation a été fortement appréciée, tant le thème de la corruption semble méconnu de tous. Au terme de la vulgarisation des textes juridiques pris par la Côte d'Ivoire pour lutter contre la corruption, les exposants messieurs Jacques III ACHIA, Directeur de la Sensibilisation et de l'Education, et DOH Maximin, Chef de Service, ont longuement échangé avec les participants, sans tabou, sur toutes les questions de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Ils ont été invités par le Prof. OURAGA Obou à jouer pleinement leur rôle de lanceur d'alerte, pour dénoncer la corruption sous toutes ses formes. Posez des actions fortes, pour ne plus accepter, ni encourager la corruption , a-t-il dit en substance.

Les participants ont, à leur tour, fait des recommandations portant sur la fin de l'impunité en Côte d'Ivoire. Pour eux, il faut punir les corrompus et les corrupteurs, quels que soient leurs titres, fonctions ou grades.

Ils ont insisté sur l'importance de la décentralisation des services administratifs, une mesure devant permettre d'éviter le déplacement des usagers de l'intérieur du pays vers Abidjan, pour se faire établir des actes ou déposer des dossiers. La transparence par l'affichage, dans tous les services publics, les coûts, les frais des actes et des services, les délais et les voies de recours, la communication régulière sur les conséquences de la corruption, l'implication accrue des acteurs locaux dans cette lutte, sont souvent revenus dans les propos des participants. La sensibilisation en amont par la réforme du système éducatif de base, avec l'introduction de modules de formation sur la corruption, dans les curricula, comme cela a été fait pour le civisme fiscal, a été suggérée.

Les participants ont souhaité que soit levé le verrou de la confidentialité de la déclaration de patrimoine des assujettis et que, le contenu des biens déclarés soit rendu public. Ils ont proposé que les textes relatifs au régime des cadeaux soient pris, en tenant compte des réalités sociologiques ivoiriennes, qu'une réforme de l'organisation des examens et concours soit menée, pour plus d'équité entre les candidats, afin d'éviter le favoritisme et le népotisme.

Ils ont encore souhaité que soient effectivement mises en ?uvre, les modalités de protection des dénonciateurs, témoins et lanceurs d'alertes, pour rassurer ces derniers qui craignent les représailles et les menaces.

Les membres du corps préfectoral ont instamment demandé que soient appliqués les textes qui régissent leur statut, en tant que représentants du Chef de l'Etat et de tous les Ministres.

La délégation de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance a procédé à la mise en place de Plateformes Anticor , et de Comités locaux d'intégrité dans ces différentes villes. Cette initiative est conforme à l'article 23 de l'Ordonnance N°2013-660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, qui indique que, de façon générale, le regroupement de la société civile et les organisations non gouvernementales sont appelés à surveiller le fonctionnement des Institutions, en coopérant avec les autorités publiques et les entreprises, de manière à renforcer leurs capacités de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, à travers des campagnes de sensibilisation, d'éducation, de formation sur les dangers que représentent ces fléaux pour la société.

En effet, le Comité local d'intégrité est un instrument de veille mis en place par les populations pour surveiller et dénoncer les actes de corruption dans leur localité. Il se charge d'informer et de sensibiliser les populations sur les conséquences de la corruption, les modes de saisine, les voies et moyens de dénonciation. Il surveille la délivrance des services au public par l'administration. Il renforce les capacités des agents publics et des populations sur la corruption et les infractions assimilées. Il mène des enquêtes d'opinion sur la corruption au plan local et peut faire des propositions de réformes du dispositif anticorruption.

La Plateforme Anticor est à la différence du comité d'intégrité, un cadre de concertation, de dialogue et de discussions entre les populations, les autorités administratives et traditionnelles, sur toutes les questions relatives à la prévention et la lutte contre la corruption. Elle examine régulièrement les avancées et les obstacles aux actions de sensibilisation et d'éducation menées dans les localités, en matière de corruption et d'infractions assimilées. Elle fait le suivi des actions de sensibilisation et d'éducation des populations, sur la prévention et la lutte contre la corruption, dans tous les secteurs d'activités au niveau local.

Ces deux instruments serviront de rempart contre la corruption, en formant et en informant les acteurs publics et la Société Civile, sur les manifestations et les conséquences de la corruption.
Il faut noter qu'à SOUBRE, à GAGNOA et à DIVO, la délégation de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance les différentes séances ont été présidées, respectivement, par les Préfets de région, KONE Messemba, SANOGO Al-Hassana et KOUAKOU Assoman.

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