jeudi 30 aout 2018 par Abidjan.net

Un programme d'appui au renforcement de la gouvernance forestière et à la consolidation de la cohésion sociale, en prélude au processus électoral de 2020 en Côte d'Ivoire, a été mis en ?uvre par le RAIDH (Regroupement des acteurs ivoiriens des droits de l'homme) en faveur des leaders communautaires, autorités locales, les agents de l'OIPR (Office ivoirien des parcs et réserves), des Eaux et Forêts et de la population dans quatre (04) localités dont Bouaflé, Bangolo, Guiglo et Méagui.

Sa réalisation prévoit plusieurs activités dont un atelier de renforcement des capacités de 20 agents de l'OIPR et de la SODEFOR (Société de développement des forêts) sur le Droit International des Droits de l'Homme (DIDH) et le Droit International Humanitaire (DIH).

A cet effet, le RAIDH a initié du lundi 27 au mardi 28 août 2018, à l'espace CERAO à Abidjan, une réunion de travail qui a permis la mise en place d'un cadre permanent d'échanges entre l'OIPR, la SODEFOR, et le RAIDH sur la question de la gouvernance des aires protégées en Côte d'Ivoire. Cet atelier vise à renforcer les capacités de 20 cadres et agents terrains de l'OIPR et de la SODEFOR sur le Droit International des Droits de l'Homme (DIDH) en lien avec la constitution ivoirienne et le code pénal, et les Instruments internationaux de protection des droits de l'Homme, ratifiés par la Côte d'Ivoire, en lien avec les opérations d'évacuation dans les aires protégées (forêts classées et parcs nationaux).
Selon le Coordonnateur Général, M. Bamba Sindou, depuis quatre ans le RAIDH s'est intéressé à la gouvernance forestière et en 2017 a produit deux rapports : Evacuation du mont Péko et les forêts classées de Goin Débé, Cavally et Taï.

Ce, pour attirer l'attention du Gouvernement sur des foyers de tension dans ces zones, malheureusement après deux ans le conflit de Goin Débé a éclaté. C'est pourquoi le RAIDH avec ses partenaires financiers continuent leur mission d'alerte. Par ailleurs, depuis 2014, le gouvernement ivoirien a déclenché une vaste opération d'évacuation des forêts classées illégalement occupées par les populations. Cette opération devrait permettre à toutes les forêts classées et parcs nationaux occupés illégalement d'être évacués selon le niveau de dégradation. Ce que nous demandons c'est que le couvert forestier soit restauré tout en respectant les droits humains. Voilà la préoccupation du RAIDH , a-t-il dit. En ce qui concerne la cohésion sociale dans ces zones forestières en prélude au processus électoral, M. Bamba Sindou a indiqué que parmi les populations infiltrées dans les parcs nationaux et réserves, il y a des nationaux qui participent au vote. Il faut donc que ces personnes aient la possibilité d'exprimer sereinement leur vote. D'autres pourront voter à l'intérieur tels que ceux du parc national de la Marahoué, par contre certains seront obligés de sortir de ces aires protégées pour se rendre dans des bureaux de vote de leur localité pour manifester leur droit à la citoyenneté. Ceux-là ne doivent pas être pris pour une menace et se voir interdire d'exprimer leur choix électoral.

A l'ouverture des travaux de cet atelier, le Directeur général (DG) de la SODEFOR, M. Sangaré Mamadou s'est réjoui et a apprécié cette formation qui vient outiller ses collaborateurs pour la réussite de leur mission assez délicate. Il n'a pas nié le fait que malgré les bonnes intentions des agents de la SODEFOR, il y a des manquements souvent, ce pourquoi ce renforcement de capacités est important pour les enrichir d'expérience en matière de protection des droits de l'homme.

Quant au DG de l'OIPR, le Colonel Tondossama Adama, il a soutenu pour sa part, qu'il est important pour ses agents qui doivent faire face aux agressions des parcs nationaux de bénéficier de formation, notamment en droits humains. Ces notions leur sont indispensables pour faire face aux infiltrations dans les aires protégées pour des fins de braconnage et agricole. La formation qui est organisée permet à nos agents d'être mieux outillés dans l'application de leur mission dans les parcs nationaux et réserves , a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le volet cohésion sociale, il a souligné qu'il y a des écoles et des centres de santé dans certains parcs nationaux où l'autorité met des bureaux de vote. Etant donné que élection rime avec tension, il est important que les populations puissent comprendre que non seulement elles ne sont pas dans leurs droits en étant dans les parcs nationaux et réserves, d'où la nécessité d'avoir une cohésion sociale au plan communautaire entre les autochtones, allogènes et bien d'autres personnes qui sont à la périphérie des aires protégées.

JOB