mardi 16 octobre 2018 par Le Banco.net

Accueillie favorablement par la CPI, la demande d'acquittement formulée par les avocats de Laurent Gbagbo exaspère les avocats de l'Etat de Côte d'Ivoire. Avant la reprise de l'audience, le 12 novembre prochain, Me Jean-Pierre Mignard et Me Jean-Paul Benoit dénoncent la multiplication des recours dilatoires qui prolongent la procédure. Interview conjointe.

Vous êtes tous les deux les avocats de l'Etat de Côte d'Ivoire dans l'affaire
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI). Où en sommes-nous avec ce procès ouvert depuis le 28 janvier 2016 ?

Me Jean-Paul Benoit :
Ce procès doit être replacé dans son contexte : Il faut à la fois se garder de réécrire l'histoire et de l'écrire à l'avance. L'ancien chef de l'Etat ivoirien a sollicité un non-lieu avant même que le procès soit achevé. C'est une tactique procédurale et un coup de communication. La compétence de la CPI a été demandée à l'origine par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme. Nous avons déposé un premier mémoire pour réclamer l'ouverture d'une enquête par le procureur. La phase préliminaire a donc permis de confirmer les charges. Le 12 juin 2014, la Chambre préliminaire de la CPI a retenu contre Laurent Gbagbo quatre chefs de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et avril 2011. Ce sont des procédures minutieuses, exigeantes respectant rigoureusement les droits de la défense. Ce n'est pas une justice expéditive. Laurent Gbagbo est jugé loin des tensions politiques avec sérénité et impartialité. Les témoins du procureur et de l'association des victimes ont été entendus. Un nouveau délai a été accordé à la défense. Les audiences reprendront le 12 novembre. Tel est la situation objective à ce jour.

Me Jean-Pierre Mignard : ... suite de l'article sur Le Banco.net