mardi 27 novembre 2018 par Abidjan.net

Comment les Collectivités Territoriales peuvent-elles contribuer à l'autonomisation des femmes et des filles au niveau local ? Sur le cas précis de la Côte d'Ivoire, comment passer des activités génératrices de revenue à des entreprises formelles en vue de réaliser l'autonomisation des femmes et des jeunes filles en milieu rural ?

Les réponses à ces différentes problématiques ont fait l'objet d'une communication animée le mercredi 21 novembre dernier, par Ghislain Coulibaly, spécialiste des questions de genre. C'était à l'occasion du sommet Africités 8, qui s'est tenu du 20 au 24 novembre dans la ville de Marraketch au Maroc.

A ce grand rendez-vous qui a mobilisé plus de cinq mille participants issus des cinq continents, il a été question pour l'expert Ghislain Coulibaly de traiter la question de l'autonomisation de la femme en s'appuyant sur le cas ivoirien.

Selon lui, si la situation macro-économique est satisfaisante, cependant de nombreux défis restent encore à relever sur le plan social comme le montrent les résultats de l'évaluation du Programme National de Développement 2012-2015. En effet, malgré les progrès enregistrés au cours des dernières années, certains droits primaires (droits à la santé, à l'éducation, à l'alimentation, à l'emploi décent) restent à satisfaire, principalement dans les régions du Nord et de l'Ouest de la Côte d'Ivoire où l'on enregistre les niveaux de pauvreté les plus élevés et les privations les plus fortes en termes d'accès à l'éducation, à la santé et à la nutrition.

Aussi fait il le constat, sur le plan de la gouvernance locale, que le processus de décentralisation est inachevé. Sa mise en ?uvre doit être relancée pour permettre, entre autres, la réduction des disparités régionales. Les problématiques récurrentes portent sur le renforcement et l'adaptation du dispositif institutionnel de la décentralisation, le transfert effectif des compétences et des ressources de l'Etat aux collectivités décentralisées, le renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation et l'amélioration de la qualité de l'appui technique et de l'assistance conseil aux collectivités territoriales par les services centraux et administrations déconcentrées a-t-il fait remarquer.

Ainsi en vue de réaliser l'autonomisation économique des femmes et des filles du milieu rural en passant des activités génératrices de revenue à des entreprises formelles et bien structurées, l'expert genre a démontré que les éléments déclencheurs qui ont boosté à coup sur ce processus de formalisation sont entre autres, l'instauration d'un environnement propice par les gouvernants qui doit être traduite par une ferme volonté politique et les moyens pour sa mise en ?uvre. Aussi a-t-il insisté sur la prise de conscience au niveau des femmes, les principales concernées en vue d'améliorer leurs conditions de vie.

En outre, l'une des conditions majeures pour réaliser le défi de l'autonomisation de la femme et de la fille selon l'expert demeure le renforcement des capacités des collectivités territoriales sur les outils de pilotage genre. Ce qui devra se traduire en acte par l'élaboration de modules de formation spécifiques aux femmes du niveau local avec le Ministère en charge de la Femme en collaboration avec un cabinet d'expert en suivi entrepreneuriat

L'Expert Coulibaly Ghislain n'a pas manqué d'évoquer quelques bonnes pratiques d'autonomisation des femmes au niveau local. Il s'agit de l'ONG Care International Côte d'Ivoire avec son projet réussi intitulé Association villageoise d'épargne et de crédit (AVEC) dont ont bénéficié 8000 groupements pour 180 000 membres.



DA