lundi 14 janvier 2019 par AIP

Bonoua - Le patrimoine culturel immatériel des Abouré Ehivé de Bonoua compte le cérémonial de la nouvelle accouchée ou Valépouè , une pratique traditionnelle très prisée des femmes du terroir car elle a pour fin de célébrer la joie de la maternité.

Il n'est pas rare de rencontrer dans les rues de Bonoua, une Valépouè ou nouvellement mère, richement vêtue exhibant son embonpoint et arborant de larges sourires. Elle affiche ainsi publiquement le bonheur qui l'habite. Ce sont là des signes qu'elle a été chouchoutée, bien entretenue et engraissée par ses parents biologiques avant, pendant et après un accouchement récent.

En fait, tout commence quand la future mère aborde le huitième mois de sa grossesse. Elle quitte alors son foyer conjugal pour s'installer chez ses parents.

Cette délocalisation a pour but de lui permettre de donner la vie à son bébé sous le contrôle de sa mère, car en pays Abouré, c'est la mère qui assiste sa fille en travail. Chez ses parents, la parturiente puis nouvelle mère est l'objet de toutes les attentions, avec le soutien matériel de son époux.

Trois mois après la naissance de l'enfant, le mari exprime à ses beaux-parents son v?u de voir sa femme et son enfant rejoindre son domicile.

Mais auparavant, la Valépouè va faire des apparitions publiques, richement vêtue de tenues traditionnelles nobles et parée de bijoux de valeur. Elle sort pour saluer amis et connaissances qui, pour la féliciter, lui donnent de l'argent. Elle fait alors la fierté de ses parents qui montrent par sa bonne santé qu'ils savent prendre soin d'une nouvelle mère.

Après toutes ces sorties publiques, la nouvellement maman est autorisée à réintégrer son foyer. Toputefois, après trois maternités, la femme ne se rend plus chez ses parents pour l'accouchement.


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