lundi 21 janvier 2019 par APA

Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a exprimé lundi sa volonté d' accentuer encore plus la lutte contre la corruption d'ici à 2020 malgré la présidentielle, lors d'un séminaire à Abidjan des représentants de la Région Afrique du Fonds monétaire international (FMI).

La lutte contre les détournements de deniers publics sera accentuée encore plus malgré le fait que nous avons des élections (présidentielles) en 2020 , a déclaré M. Ouattara, au cours d'un séminaire des représentants de la Région Afrique du FMI sur la gouvernance des économies africaines.

Nul n'est au-dessus de la loi en Côte d'Ivoire, ce n'est pas la peine de téléphoner au Premier ministre, au vice-président ou au ministre de la Justice pour plaider pour quelqu'un, ça ne va pas marcher parce qu'au finish je suis la personne qui est responsable , a-t-il dit.

Dans cet élan le ministre de la Justice et le procureur savent que quand il y a des interférences de ce genre, ils doivent me saisir automatiquement et je leur dis faites votre travail, il n'y a pas de passe-loi pour qui que ce soit , a-t-il affirmé, avant d'ajouter : nous essayons d'inculquer cela dans les mentalités et ce n'est pas facile .

Le gouvernement a décidé d' accélérer depuis quelques temps la lutte contre les détournements des deniers publics, certaines personnes ont été démises de leur fonction et des poursuites engagées, mais la politique s'en mêle parce qu'on pense que c'est une affaire destinée contre des gens , a-t-il fait savoir.

Pour M. Ouattara, si la justice s'intéresse à quelqu'un, c'est qu' il y a quelque chose de précis . Cependant, dans les mentalités quand la question est réelle qu' il y a eu des détournements de fonds de milliards, on ne voit plus cet aspect, c'est la question politique .

C'est nécessaire d'assainir (les finances publiques) et aller de l'avant, ça peut avoir un impact sur l'adhésion politique mais nous considérons que nous avons un programme à moyen et long terme pour notre pays et nous avons une adhésion de plus en plus forte , a-t-il poursuivi.

Nous avons eu dans nos pays une culture du pardon, c'est-à-dire qu'on peut faire des bêtises et après on vous dit qu'on vous pardonne, il ne faut pas recommencer et on revient faire la même bêtise, à un moment donné il faut sanctionner et c'est ce que nous faisons maintenant , a-t-il lancé.

En dépit des implications politiques, le président ivoirien considère qu' il est importants qu' il y ait un assainissement des établissements publics, qui aujourd'hui enregistrent une baisse de leur déficit depuis quatre à cinq ans parce que les gens savent qu'il y aura les sanctions.

L'ex-maire du Plateau (centre des affaires d'Abidjan) Akossi Bendjo, soupçonné de détournement de deniers publics, a été révoqué. Le député Jacques Ehouo, du même parti, inculpé dans l'affaire n'a pas encore été investi malgré qu'il a gagné l'élection municipale dans cette circonscription.

AP/ls