jeudi 7 mars 2019 par AIP

Les victimes des différentes crises en Côte d'Ivoire n'ont jamais été indemnisées et n'ont jamais bénéficié de justice réparatrice, s'est indigné, jeudi, le président du Collectif des victimes de Côte d'Ivoire (CVCI), Diaby Issiaka, qui a plaidé pour la prise en compte de leurs intérêts, lors du 23ème Forum des Droits de l'homme.

Le Chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a mis en place en août 2015, un fonds spécial doté d'un apport initial d'une valeur de 10 milliards de francs CFA pour l'indemnisation des victimes des différentes crises qu'a traversées la Côte d'Ivoire. La phase pilote de réparation avait enregistré 4.500 personnes dont 3.500 ayants-droit de personnes décédées et 1.000 blessés.

Toutefois, Diaby Issiaka dénonce l'absence d'une liste définitive des victimes des différentes crises et les lois d'amnistie de 1999, 2003, 2007 et l'ordonnance de décembre 2018.

Ces amnisties violent les droits fondamentaux des victimes à une justice et à leur indemnisation parce qu'elles ne permettent pas que bourreaux et victimes s'asseyent pour une réconciliation véritable , a regretté M. Diaby.

Ne protégeons pas les auteurs de crime aujourd'hui pour ne pas être nous-mêmes des victimes demain , a-t-il plaidé.

Comme lui, le responsable de la communication et de la sensibilisation du bureau de la Cour pénale internationale (CPI) en Côte d'Ivoire, Cheikh Touré, a insisté sur la préoccupation fondamentale de l'institution qui est la lutte contre l'impunité pour que ne se répètent plus les crimes de masse.

Pour sa part, l'assistant de l'avocate des victimes, Sako Brahima, a affirmé tout leur engagement à soutenir les victimes en défendant au mieux leurs droits.

Cette 23ème session du Forum des Droits de l'homme du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) portait sur le thème de La Justice pénale internationale . Cheikh Touré a présenté l'organisation et le fonctionnement de la CPI, Sako Brahima, les droits des victimes dans les procédures devant la CPI et Diaby Issiaka, le rôle des OSC dans la prise en compte des intérêts des victimes.

Elle répondait aux questions de réparation efficace et inclusive pour les victimes à travers la justice pénale internationale, d'implication de la société civile et des victimes dans le processus de recherche de la vérité et de réconciliation nationale et de reconstitution d'une histoire et d'une mémoire communes indispensables pour coexister et revivre ensemble.

La session visait à la formulation de propositions pertinentes au Gouvernement relatives à l'indemnisation, à la réparation et aux garanties de non répétition, a indiqué la présidente du CNDH, Namizata Sangaré, à l'ouverture des travaux.



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