mercredi 6 fevrier 2019 par Autre presse

Le Conseil observe que l'actualité nationale est marquée ces dernières semaines par des échanges de propos injurieux, d'invectives, de menaces entre divers acteurs politiques. A cette situation s'ajoute les grèves dans les cycles universitaire et secondaire de l'enseignement ainsi que par des développements nouveaux au niveau judiciaire.

En effet, conformément à son mandat de promotion, de protection et de défense des Droits de l'Homme, le Conseil National des Droits de l'Homme a documenté des propos haineux, injurieux, discourtois largement relayés sur les réseaux sociaux.

Le Conseil note que cette montée de la violence verbale est de nature à fragiliser la cohésion et la paix sociale et à mettre en péril les efforts de réconciliation nationale amorcée depuis quelques années.

Le CNDH condamne cette résurgence de discours de haine et informe les auteurs qu'ils sont passibles de poursuites judiciaires conformément à la loi 2008-222 du 4 août 2008 modifiant et complétant les dispositions du Code Pénal relatives à la répression du racisme, de la xénophobie, du tribalisme et de discriminations raciales et religieuses.


Le CNDH note, par ailleurs, que les cycles universitaire et secondaire de l'enseignement ont renoué depuis quelques temps avec des grèves et autres troubles de nature à impacter négativement un climat propice à l'apprentissage et à la réalisation du droit à une éducation de qualité.


Ainsi réagissant à la suspension d'enseignants par le Conseil de discipline de l'Université de Félix Houphouët Boigny de Cocody, le 28 janvier 2019, la Coordination Nationale des Enseignants Chercheurs (CNEC) a décidé d'un arrêt de travail d'un an équivalent à la durée de suspension desdits enseignants.


1/2



Cette situation est également observée dans le cycle secondaire de l'enseignement occasionnant ainsi des violences aussi bien verbales que physiques.

Tout en reconnaissant le droit de grève aux enseignants, le Conseil relève que cette situation entraine une violation du droit à l'éducation des étudiants et élèves.

Le CNDH, dès lors, propose l'ouverture d'un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes afin d'éviter une perturbation dans le cours normal de l'apprentissage.

En outre, l'actualité judiciaire est marquée au plan international par la libération sous condition de messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé par la Cour Pénale Internationale (CPI) et au plan national par des procédures engagées contre deux députés.

Le Conseil fait observer que la communication autour de ces différents dossiers contribuerait à renforcer la confiance de la population en la justice et éviterait des manifestations post verdict.

Le Conseil National des Droits de l'Homme reste saisi de toutes les questions en lien avec les droits de l'Homme.



Fait à Abidjan, le 6 février 2019



Pour le CNDH
Namizata SANGARE