lundi 8 juillet 2019 par AIP

Abidjan-Le secrétaire général de l'Association du notariat francophone (ANF), Abdoulaye Harrissou, a indiqué dimanche lors des travaux de la commission des affaires parlementaires de l'Assemblée parlementaire francophone (APF) que 95 millions d'enfants en Afrique subsaharienne ne sont pas déclarés ni enregistrés alors que selon les projections moyennes des nations, en 2050 le continent africain comptera deux milliards et demi d'habitants et plus de quatre milliards en 2100.

Pour lui, cette absence d'identité doit être prise en charge rapidement et systématiquement pour prévenir les états du développement qui seront associés à la croissance exponentielle du nombre d'enfants sans identité juridique. Il y a en ce moment un milliard de personnes sans identité juridique à côté des enfants qui ne sont ni déclarés ni enregistrés, a-t-il poursuivi.

M. Harrissou exhorte donc les Etats de l'Afrique subsaharienne à prendre le taureau par les cornes parce que sans identité juridique, on n'existe pas et les Etats ne bénéficient pas de la meilleure politique publique.

Il a également indiqué qu'on ne peut pas implémenter dans les pays la digitalisation des services publiques à partir du moment où une catégorie de la population n'a pas d'identité juridique, n'a pas d'existence légale.

Selon Abdoulaye Harrissou, les Etats africains doivent désormais penser en amont les procédures en mettant en place des procédures d'alerte avec la téléphonie mobile qui a un succès retentissant et sûr en Afrique de telle sorte que dès qu'un enfant naît, les communes et les maires en soient informés.

Les pays doivent sensibiliser les populations sur l'importance de déclarer un enfant, en donnant les moyens aux instituteurs et aux associations féminines pour aider les parents à déclarer leurs enfants, en amenant le personnel d'Etat à utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour permettre un meilleur archivage et la sécurisation des documents administratifs et impliquer les accoucheuses traditionnelles, les chefs de villages et de cantons, les chefs de familles et les chefs religieux dans les campagnes de sensibilisation pour pouvoir amener les populations à déclarer leurs enfants.

sdaf/cmas