jeudi 18 juillet 2019 par Ministères

A l'initiative de la Bad, une délégation du Ministère de la Ville conduite par le Directeur de Cabinet M, Sylla Moumouni a pris part à la séance de travail portant sur le thème: Les défis de l'urbanisation en Amérique Latine, enseignements tirés et expériences de l'initiative villes émergentes et durables le jeudi 18 juillet dernier dans les locaux de l'institution.

Prenant la parole à l'ouverture de cette rencontre, M. Sylla s'est exprimé sur les attentes du Ministère de la ville: les défis sont nombreux et le Ministère de la ville a besoin de partenaires pour porter la problématique de la politique Nationale de la ville. Nous venons pour renforcer nos capacités, nous former afin de mettre en ?uvre le document issu du séminaire de la Politique Nationale de la ville. La BAD est un partenaire de premier choix, disposé à nous accompagner dans les défis importants du développement urbain durable.
S'inspirer de l'expérience et des écueils du développement urbain en Amérique latine, c'est l'exercice auquel ont eu droit les directeurs et techniciens du ministère de la ville au cours de la cession conduite par M. Stefan Atchia Chef de Département du Développement Urbain de la BAD.
M. Ellis Juan, un ancien du département du développement urbain de la BAD, a partagé avec l'auditoire le parcours sud-américain de l'urbanisation. L'Afrique a un taux d'urbanisation actuel de 52 % et il sera de 80 %, selon les prévisions dans les décennies à venir.

Tout comme l'Afrique, au cours des trois dernières décennies, l'Amérique latine a connu un taux d'urbanisation rapide pour atteindre 85 voire 90 %, qui est le taux le plus élevé, avec deux cent villes pour un PIB de 60 % pour cette région. Ce développement urbain se présente comme une somme d'expériences et pourrait profiter à l'Afrique. Selon le conférencier, l'Amérique Latine a commis des erreurs dans le processus d'urbanisation. Une ville durable suppose un territoire urbain qui donne une qualité de vie digne à ses citoyens, tout en préservant les acquis physiques, les infrastructures sociales, techniques, en plus des acquis environnementaux, avec des espaces verts, des ressources en eau, en somme, il faut un développement créatif, intelligent et bien conçu pour les générations futures. Il a évoqué en huit points les leçons pour une meilleure urbanisation de l'Afrique. Il s'agit entre autres, de l'approche intégrée de la planification urbaine, du concept de villes créer pour les hommes c'est-à-dire qui laissent plus d'espaces aux citoyens qu'aux infrastructures et aux engins, des gestions financières fiables et soutenables, la gestion des acquis environnementaux à préserver, la mobilité urbaine et la sécurité par l'emploi des jeunes.

En énumérant ces points, il a montré quelques travers du modèle sud-américain, que l'Afrique pourrait éviter en fondant son développement urbain sur un modèle qui lui est propre.

Cette rencontre fait suite au séminaire de la politique de la ville auquel a pris part la BAD, qui prévoit la mise en place prochaine d'un cadre institutionnel pour le financement de la problématique du développement urbain.