jeudi 25 juillet 2019 par Le Nouveau Réveil

Initiée depuis 2017, la campagne de sensibilisation des populations et des autorités locales sur les conséquences de la corruption, à travers le pays, se poursuit avec l'étape de Dimbokro, hier mercredi 24 juillet 2019, pour prendre fin ce jeudi.

La corruption en Côte d'Ivoire, touche tous les secteurs d'activités. Le phénomène semble être devenu un phénomène banal qui s'est transformé en une culture dont les effets, bien que perçus par certains comme moyen d'atténuer la pauvreté, demeure un véritable frein au développement de l'économie.

Pour preuve, au niveau du transport routier, le binôme policiers-transporteurs, pense que la corruption est un acte de solidarité et de survie selon Doumbia Tiémoko, enseignant à l'Université de Bouaké. Le phénomène est si grave que l'Union africaine a désigné 2018, comme l'année pour "gagner la lutte contre la corruption". Dans une enquête réalisée en 2017, par Afro-baromètre, un Ivoirien sur deux, déclarait payer des pots de vin aux agents de police ou de gendarmerie pour éviter des ennuis. Un sur trois payait les agents de l'administration pour se faire délivrer des documents, et deux tiers considéraient que signaler un cas de corruption semblait dangereux, du fait des représailles. Par ailleurs, selon Laurent Manlan, magistrat Ivoirien "le secteur judiciaire est le troisième secteur le plus corrompu du pays". Face à un tel tableau des plus sombres qui fait de la Côte d'Ivoire le pays classé 105ème sur les 180 pays ciblés, les autorités, dans leur lutte pour l'enrayer, de façon drastique, ont initié cette campagne de sensibilisation. En effet, dans la mise en ?uvre de sa mission de prévention et de lutte contre la corruption, la Haute autorité pour la bonne gouvernance poursuit cette année une vaste campagne de sensibilisation sur toute l'étendue du territoire national. Il s'agit de présenter aux autorités administratives locales et aux populations le dispositif actuel de prévention et de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

Cette campagne est aussi l'occasion de participer à l'installation de la "plateforme anticorruption" et du "comité local d'intégrité", qui sont des cadres d'échanges et de concertation au niveau du département sur les questions de corruption. Ouvert ce mercredi, en présence du corps préfectoral avec à sa tête le préfet de Kouassi-Kouassikro, préfet de région par intérim, N'guessan Kouakou Germain, les têtes couronnées, le séminaire prend fin ce jeudi après la rencontre avec la société civile, au Foyer des jeunes dit salle Ujocodi de Dimbokro.

F.K.