mardi 17 septembre 2019 par L'intelligent d'Abidjan

Le président de la République de Côte d'Ivoire, SEM Alassane Ouattara a procédé à un remaniement ministériel le mercredi 4 septembre 2019. À l'issue de ce remaniement ministériel, plusieurs ministères ont vu le jour , parmi lesquels figure le ministère ivoirien en charge de la promotion de la riziculture dirigé par le ministre Gaoussou Touré. Certains ivoiriens ne trouvent pas opportune la création de ce ministère. Un avis que ne partage pas Dr Yeo Lassina Songfolo titulaire d'un doctorat en Histoire économique, spécialiste des questions de l'autosuffisance en riz qui a accordé une interview à l'IA.

Vous êtes titulaire d'une thèse d'histoire économique qui a porté sur la question de l'autosuffisance en riz. Aujourd'hui l'État de Côte d'Ivoire a décidé de prendre à bras le corps la question de l'autosuffisance en riz en créant un ministère chargé de la promotion de la riziculture. Alors, en tant que spécialiste de la question, que vous inspire une telle décision ?
Je voudrais ici vous remercier pour l'occasion que vous m'offrez à travers cet entretien pour que je puisse m'exprimer sur cette question qui n'est rien d'autre que la création d'un ministère de la promotion de la riziculture lors de la dernière formation du gouvernement Gon 3.

Vous savez, dès l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance, les autorités ont axé le développement socio-économique du pays sur l'agriculture. Dans le cadre de la diversification des cultures, la riziculture fut placée au c?ur de la politique agricole du pays. L'État opta pour une politique interventionniste et volontariste sur l'ensemble de la chaîne de production. En 1963, L'État confie la production à la SATMACI en augmentant le prix du paddy.

À partir de 1970, l'État a mis un accent particulier sur la filière en créant la SODERIZ. De nouvelles variétés de riz furent introduites et la riziculture irriguée fut vulgarisée. Près de 19,7 milliards de francs CFA ont été investis par l'État dans la riziculture . Ce qui a permis au pays d'être autosuffisant pendant la campagne 1975 / 1976. Cependant, cette prouesse a été d'une courte durée, car le pays a renoué avec les importations de riz au lendemain de la dissolution de la SODERIZ en 1977.

L'État est passé à la situation de désengagement progressif du secteur riz avec la mise en place de structures n'ayant pas pour mission principale le riz. Depuis ce temps, la Côte d'Ivoire peine à trouver une solution durable à la question du riz. Avec un changement successif des structures en charge du riz. Ainsi, les importations connurent une augmentation vertigineuse passant de 43 000 tonnes de riz en 1963 à 2 000 000 tonnes en 2018. ... suite de l'article sur L'intelligent d'Abidjan