samedi 21 septembre 2019 par Le Nouveau Réveil

Ce qui s'est passé, jeudi dernier, entre policiers et éléments des Forces spéciales à la préfecture de police d'Abobo, oblige à se poser des questions. Notamment sur le recrutement et le suivi disciplinaire des éléments des Forces spéciales dites forces d'élite, le dernier recours en tout lieu et en tout temps. Sur le recrutement, il ressort, suite à cette scène qui a vu ces militaires malmenés par des policiers, que les arrivants à la préfecture de police n'ont pas respecté les règles de l'art. Autrement dit, ils ont été impulsifs après qu'ils ont appris qu'un des leurs, convalescent a été raflé et interné à la préfecture de police d'Abobo. S'il est vrai qu'ils se sont rendus en ce lieu pour simplement en savoir plus sur le sort de leur frère d'armes, il est indéniable qu'il y a une procédure quelque part, qu'ils auraient dû suivre et non se présenter en grand nombre (11 personnes) à bord d'un véhicule. Et de surcroit avec leurs apparats de forces spéciales, bien armées. Sans document émanant de leur hiérarchie qui aurait pu simplifier la bonne compréhension des policiers qui ont cru à juste titre à une attaque. Ce qui précède met en questionnement, le recrutement de ces éléments. Ont-ils intégré le volet respect des textes et des pratiques que requiert leur corps d'élite ? Ont-ils véritablement laissé tomber leurs anciens instincts quand ils étaient encore des civils ou de simples militaires, membres d'un détachement ? En clair, est-ce que le recrutement a tenu compte de la capacité de ces soldats des Forces spéciales à connaitre et à maitriser les textes, à se surpasser dans certaines situations qu'ils considéreraient comme "humiliantes" ou comme "une foutaise". Par ailleurs, concernant le volet disciplinaire, ont-ils la pleine mesure des sanctions qui pourraient être les leurs quand ils outrepassent certaines de leurs prérogatives ? Et que même s'ils font partie des Forces spéciales, ils ne sont pas au-dessus de tout et comme tout le monde, ils peuvent subir la rigueur de la loi. Ce qui s'est passé, jeudi dernier à Abobo, semble être le signe d'un manquement dans le recrutement et le suivi disciplinaire des éléments des Forces spéciales. Même si au demeurant, ces derniers ont su garder leur sang-froid pour éviter le pire.

MK