jeudi 26 septembre 2019 par L'Essor Ivoirien

Au parti démocratique de Côte d'Ivoire, ce n'est pas le parfait amour entre le président du parti Henri Konan Bédié et le Directeur Exécutif en chef de ce parti Maurice Kacou Guikahué. Les deux hommes, il faut l'avouer ne sont pas en odeur de sainteté même si cela ne s'ouvre pas maintenant à des positions tranchées qui pourraient amener chacun à prendre son chemin. Pour l'heure, nous ne sommes pas à ce niveau. Mais toujours est-il que des murmures subsistent. Et si on n'y prend pas garde à la longue, Guikahué pourra rejoindre dans le silence son frère Djédjé Mady relégué au second plan aujourd'hui pour avoir tenu tête au Sphinx de Daoukro. De quoi est-il question en réalité et qu'on nous cache au PDCI ? En effet, le cas Laurent Gbagbo est bien la situation qui oppose les deux responsables du PDCI. Leur interprétation diverse sur le maintien ou la libération de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale pourrait fissurer à n'en point douter les rapports entre Bédié et son fils Guikahué. Déjà, les deux hautes personnalités du vieux parti version Daoukro ont commencé à se lancer des pics en sourdine. Et cela inquiète déjà les plus hautes autorités du parti, on peut citer pêle-mêle Emile Constant Bombé, l'ancien ministre de l'Intérieur qui a fait parler de lui-même dans ce pays quand N'zuéba était au pouvoir et quand il contrôlait tous les appareils étatiques. Il y a également un autre dignitaire du plus anciens parti politique de Côte d'Ivoire, le Général Ouassénan Koné qui s'inquiète également de la morosité des rapports entre les deux leaders du PDCI. Mais là, Guikahué pourra certainement s'en sortir avec Henri Konan Bédié, c'est que l'ancien ministre de la santé n'est pas prêt à quitter le parti maintenant pour faire allégeance au PDCI. Un très proche collaborateur des deux responsables qui se confiait à notre rédaction, hier nous a soufflé à l'oreille que le feu couve entre la présidence et le secrétariat exécutif. Le président Bédié à en croire notre interlocuteur pense que le PDCI ne doit pas beaucoup s'alarmer sur le cas de Laurent Gbagbo mais plutôt se concentrer sur les prochaines élections présidentielles auxquelles doit prendre part le vieux parti. Ensuite pour Henri Konan Bédié, il faut vite trouver des solutions pour arrêter la saignée qui devient bénigne. Le PDCI est en train de perdre tous ses repères avec le départ de ses cadres et élus qui virent chaque jour que Dieu fait au parti unifié, nouvelle formation politique du président Alassane Ouattara. Voici les deux points essentiels qui constituent en réalité les priorités du président Henri Konan. La libération de Laurent Gbagbo est le dernier souci de l'homme qui a dirigé le pays tout juste après la mort du président Boigny, de 1993 à 1999. Le maintien de Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale jouera en période électorale en faveur du PDCI en 2020, selon les calculs mathématiques du président PDCI Daoukro. En politique il faut toujours mettre la chance de ses côtés et non aux côtés de l'autre même si les relations entre les partis sont matérialisés par une alliance. En politique, il n'y a pas d'amis mais seuls les intérêts comptent. Laurent Gbagbo à la CPI n'ira pas aux élections. C'est le PDCI qui donc profitera des désagréments qui frapperont le Front Populaire Ivoirien. Bédié cependant tient à la plateforme. Bédié tient à aller résolument à une alliance avec le FPI de Laurent Gbagbo même si celui-ci est détenu. Au moment opportun, c'est le PDCI qui profitera de l'absence du président Gbagbo parce que le vieux parti bénéficiera du soutien des militants du FPI version Gbagbo. Le PDCI doit donc avancer et s'organiser mais également encourager la mise en place définitive de la plateforme de l'opposition. Voici ce qui importe le patron du PDCI, le reste, parler de la libération de Koudou Gbagbo, c'est de l'habillage. Maurice Kacou Guikahué quant à lui fait de la libération de Laurent Gbagbo la priorité des priorités. Le PDCI doit ouvertement s'engager dans la lutte de la libération de Laurent Gbagbo. Tel doit être le premier combat du PDCI. Parce que Gbagbo est non seulement son frère de Gagnoa, mais la libération de Laurent Gbagbo impulsera un véritable dynamisme au combat du PDCI RDA. Une plateforme du PDCI-FPI n'aboutira jamais ; ce serai un leurre d'y croire en dehors du célèbre prisonnier de la Haye. Gbagbo en prison, il est clair que le FPI, ce parti des intègres, le club passionné ?'Gbagbo ou Rien'' n'ira pas aux élections et ne parlera même pas d'élection présidentielle comme ce fut le cas en 2015. Le directeur exécutif en chef du PDCI, Maurice Kacou Guikahué pense donc qu'enterrer le dossier Laurent Gbagbo n'est pas une bonne idée. Gbagbo doit être libéré pour qu'en réalité le PDCI affronte véritablement le parti unifié, le RHDP. C'est bien la raison de la discorde entre les deux responsables du PDCI RDA.

Des dignitaires mettent la pression à Bédié

La saignée du PDCI qui se poursuit au profit du RHDP a fini par inquiéter des grosses têtes du vieux parti ivoirien. Des dignitaires dans l'ombre ne sont pas d'accord avec les dinosaures comme Emile Constant Bombé et Ouassénan Koné qui poussent le président Bédié vers la porte de sortie ou la déchéance. Le PDCI a été vidé de toute sa substance. Des cadres et des élus de renom ont de façon spectaculaire ont viré au RHDP. Le parti démocratique de Côte d'Ivoire n'existe que de nom aujourd'hui. Il ne compte plus de cadres dynamiques. La majorité des maires et des députés ont opté pour le RHDP. Les dignitaires s'inquiètent de l'avenir de Bédié et de quelques militants encore très accrochés à la coquille vide que Bédié appelle malheureusement encore parti politique. Il faut donc penser autrement pour éviter la honte totale. Ces dignitaires envahis par l'inquiétude ont décidé d'aller à la rencontre du président Bédié afin d'avoir de franches discussions avec lui. Car à cette allure où il est constaté chaque jour le départ des cadres PDCI au parti unifié, il faut vite trouver des palliatifs. Faire comprendre au président Henri Konan Bédié que sa volonté de maintenir le PDCI hors du RHDP ne portera pas de bons fruits. Il faut rompre avec la nostalgie et opter pour le réalisme. Penser que le PDCI rime avec la mort, la disparition en allant au RHDP, est un mauvais calcul. La solution donc toute trouvée par des cadres responsables encore accrochés au PDCI mais réalistes, c'est d'aller dire au président Bédié d'abandonner sa rigide position afin de rejoindre humblement le président Alassane Ouattara pour sceller la fraternité. Il n'y a pas de honte à cela. Surtout que le président Alassane Ouattara est un homme ouvert au dialogue et a toujours témoigner un profond amour pour son grand Henri Konan Bédié. Les mêmes dignitaires disent également être prêts à aller rencontrer le président Alassane Ouattara pour recevoir Bédié.

Romaric SAKO

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