jeudi 12 septembre 2019 par Abidjan.net

Pathfinder, avec son projet ?'RESOnance'', de concert avec la coalition ?'Action contre les Grossesses non Désirées et à Risque'' (AGnDR), a initié un atelier focalisé sur la E-campagne contre ce phénomène, les mardi 10 et mercredi 11 septembre 2019, au siège de l'AIBEF, à Abidjan Treichville. Plusieurs journalistes et des membres de la coalition AGnDR ont pris part à cette rencontre.

L'atelier, cadrant avec la réalisation d'une campagne digitale pour la vulgarisation du protocole de Maputo, devra permettre, à terme, de rédiger des messages contextuels au pays de manière participative et inclusive, avec les membres des coalitions, les influenceurs, les journalistes et les agents des Ministères partenaires (Ministère de la Santé, Ministère de la Communication). Il s'agit de pré-tester les messages sur des focus groupes composés de jeunes femmes et hommes, des parents et acteurs du domaine et de produire les outils de la E-campagne.

L'avortement provoqué et non sécurisé, faut-il le préciser, constitue un véritable problème de santé publique dans la plupart des pays en développement. En Côte d'Ivoire, l'avortement provoqué est un acte illégal. Les conditions d'accès à la pratique de l'avortement sont également très restreintes. Selon une étude réalisée par AIBEF/IPPF en 2008, la prévalence de l'avortement provoqué clandestin est de 42,5 %. Autrement dit, plus de deux femmes sur cinq ont connu au moins un avortement provoqué clandestin. On estime qu'il y a entre 210. 000 et 288.000 avortements par an en Côte d'Ivoire.

L'Union Africaine a adopté, en juin 2003, le Protocole à la charte africaine des droits de l'Homme et des peuples relative aux droits de la femme en Afrique à Maputo (Mozambique). L'objet de l'adoption de ce protocole, appelé communément protocole de Maputo, est de contribuer à la réduction des effets de l'avortement non sécurisé et de promouvoir les droits des femmes en Afrique,



Ce Protocole de Maputo, en son article 14, garantit le droit de la femme à la santé sexuelle et reproductive (SSR) et demande en particulier aux États africains d'appliquer les mesures appropriées pour permettre l'avortement médicamenteux dans certaines circonstances.



En octobre 2015, 37 des 54 pays africains avaient ratifié ledit protocole. Mais, nombre d'entre eux ont tardé à modifier la législation nationale pour prendre en compte cette dimension.



F.BAYALA