mardi 1 octobre 2019 par AIP

Abidjan - Boa Thiémélé Ramsès, professeur de philosophie à l'Université Félix Houphouët-Boigny, estime la croyance en la sorcellerie relève de la forme traditionnelle de la propagande.

Selon l'enseignant-chercheur, une minorité oriente l'opinion, modèle les esprits, les goûts de la masse. La croyance en la sorcellerie relève de la manipulation collective par cette minorité au pouvoir, a-t-il défendu.

En réalité, des individus appartenant aux structures secrètes du pouvoir organisent ce système de croyance. Ils contrôlent le jeu social pour rendre les récalcitrants plus dociles ou apaiser des tensions sociales, familiales, a soutenu Pr Boa Thiémélé Ramsès.

Il s'exprimait au cours d'une conférence au Mafa Festival 2019 organisé à la sous-préfecture de Bécédi-Brignan (Adzopé), en présence de doctorants en philosophie du parcours C inscrits à l'Université Felix Houphouët-Boigny de Cocody.

Si aujourd'hui, ce mécanisme de contrôle est dévolu aux journaux, à la télévision, aux livres, au téléphone, à la radio, dans la société traditionnelle, la croyance en la sorcellerie jouait ce rôle qui permet d'avoir des réponses rapides, des individus dociles, peu critiques, a-t-il souligné.

Pour Pr Boa Thiémélé Ramsès, la sorcellerie, au sens strict, est un système de pensée fondée sur l'idée que les humains possèdent, éventuellement, le don de pouvoir attaquer efficacement ceux qu'ils jalousent ou qu'ils veulent éliminer pour une raison quelconque.

tg/nmfa