vendredi 29 novembre 2019 par L'intelligent d'Abidjan

17 partis politiques ivoiriens ont signé, le jeudi 28 novembre 2019 à la maison du PDCI à Cocody, le Manifeste de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP).Ci- dessous l'intégralité de ce manifeste.
Les partis politiques de l'opposition ivoirienne, les organisations de la société civile et les personnalités politiques regroupés au sein de la plateforme non idéologique dénommée Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix, en abrégé CDRP, ont produit le présent Manifeste.
Ce document traduit les analyses partagées et les engagements pris par les membres de cette coalition en vue de restaurer et de consolider l'Etat de droit, la démocratie, la bonne gouvernance, la réconciliation et la paix sociale.
En effet, notre pays la Côte d'Ivoire a atteint, à travers la gouvernance du pouvoir actuel, un niveau de régression sans précédent.
La pauvreté s'est accrue. La sécurité des biens et des personnes est régulièrement menacée. Le pouvoir exécutif et le RHDP unifié s'immiscent sans cesse dans le fonctionnement de l?appareil judiciaire. La gestion du pouvoir RHDP unifié se caractérise par des dérives dans tous les domaines de la vie de la nation.
C'est pourquoi, il est impérieux d'en prendre courageusement conscience pour restaurer l'Etat de droit, la démocratie, la réconciliation et la paix.

I ANALYSE DE LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE

I.1 DES DERIVES AU PLAN DEMOCRATIQUE

En Côte d'Ivoire, le pouvoir RHDP unifié a brisé progressivement tous les ressorts de la cohésion nationale de la paix sociale et ébranlé l'unité Nationale.
En effet, l'on assiste à une violation constante de la Constitution et des lois de la République.
De nombreux acteurs politiques, civils et militaires sont arbitrairement arrêté et maintenus en détention sans jugement.
Toutes les institutions de la République sont devenues des instruments au service du pouvoir autocratique RHDP unifié.
Ce régime de terreur multiplie les atteintes graves à la démocratie, aux libertés fondamentales, à l'Etat de droit et aux droits humains.
Toutes ces atteintes qui entravent la liberté d'expression individuelle et collective dans l'espace public sont de nature à empêcher une élection présidentielle crédible et transparente en 2020.
Pour illustrer cette affirmation, l'on peut rappeler que les ivoiriens assistent avec indignation à :
-l'incapacité du Gouvernement et des services publics à produire, à bonne date, des cartes nationales d'identité, pièces essentielles pour l'inscription sur la liste électorale des citoyens en âge de voter;
- la mise sous tutelle, de façon arbitraire, de certaines communes remportées par des partis politiques de l'opposition, lors des élections municipales et régionales d'octobre 2018 ;
- des arrestations répétées de citoyens exprimant des opinions sur des faits de la société ivoirienne et d'élus en dépit de leur immunité parlementaire ;
- des procédures judiciaires abusives engagées contre des élus et des anciens membres de gouvernement, au mépris de leurs immunités parlementaires ou de leurs privilèges constitutionnels.

Dans sa farouche volonté de s'assurer un règne sans partage, le régime au pouvoir, lors des élections municipales et régionales d'octobre 2018, n'a pas hésité à recourir à des fraudes massives et systématiques, à des intimidations et à des violences, ayant souvent conduit à des pertes en vies humaines.
Les dernières élections ont surtout été marquées par des inversions éhontées de résultats.
Par ailleurs, après avoir écarté l'Opposition majoritaire des discussions sur la réforme de l'organe en charge des élections, le régime au pouvoir, avec une arrogance intolérable, a installé une nouvelle Commission Electorale totalement à sa dévotion, en flagrante violation des exigences de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, qui avait, dans son arrêt du 18 novembre 2016, enjoint l'Etat de Côte d'Ivoire d'opérer une réforme profonde de cette Institution afin qu'elle retrouve un caractère impartial, autonome et indépendant.

I.2. DES DERIVES AU NIVEAU DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE

A l'indignation générale, le chef de l'Etat lui-même, au mépris de son devoir absolu d'équité, a instauré une politique sectaire, faite d'injustices sociales manifestes, perpétrées notamment dans les nominations aux hautes fonctions de l'Administration.
Ces pratiques, jusque-là inconnues dans notre pays, accentuent la fracture sociale et entraînent une sorte de ségrégation entre les citoyens. ... suite de l'article sur L'intelligent d'Abidjan