mardi 17 decembre 2019 par Le Nouveau Réveil

Longtemps dénoncé, le phénomène des violences à l'école constitue une véritable préoccupation aujourd'hui. Surtout avec la mise en congés prématurés qui, ces derniers jours, a fait 3 morts. Des élèves tués dans cette barbarie sans précédent pour la plupart au sein des établissements qui ont tenté de s'interposer. Cette image triste de l'école ivoirienne nous amène à nous interroger sur ce qu'est devenue la société ivoirienne. Ne dit-on pas que l'école est à l'image de la société ? Face à cette dérive grave qui, de plus en plus, prend de l'ampleur, il faut agir au plus vite. L'éducation n'est pas le seul fait de l'école.

Elle part de la maison et tous sommes interpellés. Le parent d'élève qui doit suivre son enfant, lui inculquer les bonnes manières. Mais aussi l'école qui, une fois l'élève en classe, doit lui donner le savoir, assurer sa sécurité surtout dans l'enceinte de l'établissement. Les scènes de violence observées, donnent froid dans le dos où des élèves munis d'armes blanches, de bois et bien d'autres objets vont semer la désolation dans des établissements. Cela intrigue et mérite des actions vigoureuses. Il faut sévir et ce, de manière forte et dure, pour que nul n'en ignore. Le ministère de l'Éducation nationale avait pourtant tenté de juguler ce fléau d'abord par la sensibilisation, puis la mise en place de dispositifs sécuritaires autour des établissements. Certains élèves fauteurs de troubles ont même été mis aux arrêts. Mais en dépit de tout cela, rien n'y fit. C'est pourquoi, nous saluons l'ouverture du procès contre les élèves auteurs de troubles et ayant causé la mort de leurs camarades. Comme l'a souligné la première responsable de l'Education nationale, Je le dis ici et je veux que les parents de Côte d'Ivoire le retiennent : tous les enfants coupables seront radiés de toutes les écoles publiques comme privées dixit la Ministre Kandia CAMARA. Un élève, sa vocation première, c'est d'apprendre. S'il s'illustre par des actes de violence, il doit être traité comme tel. On a trop laissé faire au point qu'aujourd'hui, l'élève n'a plus de respect pour son maître. Et se voit aujourd'hui dans le rôle de décideur jusqu'à aller décider de quand il doit aller en congé. Non! Il faut mettre fin définitivement à ce "laisser aller" qui n'a que trop duré. Et ce procès qui s'ouvre doit interpeller chacun. Selon un bilan du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ces manifestations enregistrées dans plusieurs localités du pays ont fait trois morts, 80 interpellations dont 42 personnes déférées devant le parquet aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays.

JEAN PRISCA