jeudi 13 fevrier 2020 par APA

Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N'guessan a appelé, jeudi à Abidjan, l'exécutif ivoirien à reprendre la main sur le dossier judiciaire de Laurent Gbagbo, l'ancien président ivoirien en liberté conditionnelle à Bruxelles en Belgique estimant qu'à l'heure actuelle plus rien ne justifie son maintien en dehors de la Côte d'Ivoire.

M. Affi s'exprimait au sortir d'une audience qu'il a eue au palais présidentiel d'Abidjan avec le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan en compagnie de certains membres du gouvernement.

(...) Et c'est dans le même esprit que nous avons posé aussi le problème du président Gbagbo. A l'heure actuelle, plus rien ne justifie son maintien en dehors de la Côte d'Ivoire. La Cour pénale internationale (CPI) a conclu l'acquittement. Et il nous appartient en tant qu'ivoiriens de nous entendre et voir comment nous capitalisons cette décision. Il appartient au gouvernement de reprendre la main sur ce dossier, a plaidé M. Affi.

Pour lui, le président ivoirien Alassane Ouattara doit aller au bout de sa volonté exprimée en 2018 de tourner la page de la crise de 2010-2011.

Le chef de l'État a un rôle important à jouer. Il l'a exprimé à plusieurs occasions que nous sommes tous des frères. Le président Gbagbo est son frère. Au-delà de ce que les avocats ont dit là-bas, nous savons tous que le dossier est maintenant d'ordre politique. La justice a fini son travail et la justice nous regarde nous les hommes politiques de Côte d'Ivoire, a-t-il indiqué.

M. Affi a ajouté qu'il est venu voir avec l'exécutif ce qu'il faut faire pour que le retour de Gbagbo et Blé Goudé participe de la dynamique de réconciliation nationale.

Poursuivant, M. Affi a fait savoir qu'il a également abordé avec le vice-président ivoirien, le dossier Guillaume Soro , l'ex-président du parlement ivoirien qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice ivoirienne pour atteinte à l'autorité de l'État.

Auparavant, il a déclaré avoir abordé aussi avec ses hôtes toutes les questions liées aux prochaines échéances électorales, notamment la présidentielle d'octobre 2020, la Commission électorale indépendante ( CEI) et le code électoral.

Sur ces questions, il dit être venu faire des propositions à M. Ouattara pour que la CEI intègre tous les acteurs majeurs de la politique ivoirienne. De son avis, le gouvernement ivoirien ne doit pas seulement brandir des résultats économiques , il faut aussi que sur le terrain de la démocratie, il puisse aussi revendiquer des réformes majeures qui vont rester dans l'histoire de notre pays.

M. Affi a conclu en assurant être ouvert à une éventuelle rencontre avec le président ivoirien si celui-ci le souhaite, pour aborder toutes les questions relatives à la vie sociopolitique dans le pays.

LB/ls