vendredi 14 fevrier 2020 par Abidjan.net

Le village de Diaplean, dans la sous-préfecture de Beoué Zibiao, connait depuis le dimanche dernier, une ambiance de fraternité après quatre mois de crise soldés par des dizaines de blessés, de dégâts matériels et de nombreux déplacés. En effet, depuis le 24 octobre 2019, cette localité connait une fracture sociale liée à la chefferie traditionnelle.

Tout est parti d'un exercice d'exorcisme suite au décès d'une jeune fille. Ce jour là, sept personnes avaient été prises par l'exorciste dont le chef de village en exercice Simon Gbao. Une importante partie de la population se ligue alors pour demander la démission du chef accusé. Contre les règles administratives, un nouveau chef est nommé par le président de la mutuelle du village et 2è vice-président du Conseil régional du Guémon. Commence alors une série d'actions de violences entre les partisans du chef et le camp adverse à travers des affrontements, la destruction de biens, la fermeture d'écoles pendant 3 mois (les élèves ont été privés du premier trimestre) et bien d'autres. Molesté, le chef trouve refuge à 10km de sa cité, dans sa belle famille. Plusieurs médiations sont menées pour mettre fin à ce climat délétère et déshonorant, mais en vain.

C'est dans cet atmosphère que le député Simon Doho, élu de Bangolo sous-préfecture, avec une importante délégation composée des cadres du village concerné et des présidents de mutuelles de la circonscription, ont mené une médiation de 48h le week-end dernier.

La première journée a été consacrée à l'opposition avant le face-à-face du dimanche. Je suis venu vous écouter pour mieux vous comprendre, pour qu'ensemble nous parvenons à résoudre cette crise qui perdure et n'honore pas notre département , a lancé en introduction le parlementaire. Le secrétaire général de la mutuelle de Diaplean, Djehou Selegoué Philippe, a au nom de la partie adverse au chef, dressé une panoplie d'actions graves qu'aurait commises le chef Simon Gbao. Il a terminé en demandant la démission du celui-ci de la tête du village.

Après avoir écouté les accusations portées contre sa personne, le chef de village s'est dit prêt à céder "son fauteuil" pourvu que cela puisse consolider la paix et la cohésion sociale. Il a reconnu son forfait et demandé pardon publiquement à "ses parents". Il dit s'en tenir à la décision de son peuple et aux conseils du député Simon Doho à qui il s'est remis. Ce n'est pas mon champ de café pour que je m'y agrippe de force , a-t-il fait savoir.

Simon Doho, qui a écouté religieusement les deux parties, s'est dit heureux de ce dénouement. Il a félicité les deux parties pour avoir préserver l'intérêt commun. L'élu a promis faire le compte rendu au préfet du département de Bangolo.

Dans les prochains jours, un conseil de village sera mis sur pied pour conduire les affaires courantes avant la tenue de nouvelles élections.

Rappelons que le député de Bangolo sous-préfecture n'est pas à sa première action de médiation. Il a par le dialogue résolu la crise de chefferie dans le village Diébly qui opposait le chef en exercice le colonel Oulata Pierre Gaoudy à son rival Aubain Taha.



Une correspondance de T.F à Bangolo