jeudi 20 fevrier 2020 par Le Nouveau Réveil

La grève observée par les militants de la COSEFCI du 28 au 31 Janvier 2020, soit trois jours d'arrêt de travail, a donné lieu à la suspension d'un mois de salaire de plus de 250 enseignants. Cette mesure est contraire aux dispositions légales en la matière. Et depuis, les organisations syndicales montent au créneau pour dénoncer vertement cette mesure jugée disproportionnée. Hier, dans une déclaration dont copie nous est parvenue, le secrétaire général de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d'Ivoire (Fesaci), Traoré Dohia Mamadou, par ailleurs vice-président du Conseil national du dialogue social, a dénoncé le caractère abusif au regard des dispositions de textes en la matière . Dans cette déclaration, et prenant pour référence la loi organique de la Côte d'Ivoire, le Sg de la Fesaci précise que la constitution de 2016, en son article 17, stipule que le droit syndical et le droit de grève sont reconnus aux travailleurs du secteur privé et aux agents de l'administration publique. Ces droits s'exercent dans les limites déterminées par la loi . Et de poursuivre pour éclairer l'opinion en ces termes La loi N°92-571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de la grève dans les services publics, à l'article 8, indique que: l'absence de service fait, par suite d'une cessation concertée du travail, entraîne une réduction proportionnelle du traitement ou salaire et de ses compléments, autres que les prestations familiales . Fort de cela, Traoré Dohia, a fustigé les mesures en l'encontre des enseignants grévistes de la Cosefci Quel que soit le mode de rémunération, la cessation du travail pendant une durée inférieure à une journée de travail donne lieu à une retenue égale à la rémunération afférente à cette journée . Au vu de tout ce qui précède, en plus de dénoncer le caractère abusif, il condamne La suspension injustifiée de leurs salaires pour le mois de janvier 2020 car cela participe du non-respect des textes des principes de la liberté syndicale prônés par la convention N°87 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), ratifiée par l'Etat de Côte d'Ivoire le 21 novembre 1960 et réclame le rétablissement des salaires des grévistes au prorata des jours travaillés, le respect des textes internationaux et nationaux en matière de liberté syndicale, plus d'équité et de justice sociale dans le traitement des affaires des travailleurs.

Au Gouvernement, la Fesaci commande de veiller de plus en plus au bon fonctionnement des structures de dialogue social tel qu'indiqué dans les dispositions des protocoles d'accord portant sur les revendications syndicales et la trêve sociale d'août 2017. D'observer le respect des droits et libertés syndicaux prônés par les conventions internationales de l'OIT ratifiés par l'Etat de Côte d'Ivoire et édictés aussi bien dans notre Constitution que dans les textes de lois régissant le monde du travail en Côte d'Ivoire. De privilégier le dialogue social pour prévenir ou régler les conflits de travail . Il invite les syndicats au calme et se dit prêt à participer à tout dialogue dans le règlement de cette crise.

JP