mardi 25 fevrier 2020 par Le Nouveau Réveil

Le ministre de l'Economie et des finances, Adama Coulibaly, a présidé, hier à Sofitel Hôtel Ivoire, la cérémonie d'ouverture de la 4ième session des sherpas de la Coalition des ministres des Finances pour l'action climatique. Il a rappelé, à cette occasion, que l'objectif de cette session est d'évaluer la mise en ?uvre du plan d'action commun de la Coalition officiellement lancé le 09 décembre 2019, en marge de la COP25, à Madrid. Adama Coulibaly a émis également des inquiétudes au cours de cette rencontre dont le thème central porte sur: Le rôle des Ministres des Finances dans l'implémentation des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) . Sur le plan social, il ressort également que le changement climatique pourrait faire basculer entre 2% à 6% de ménages supplémentaires dans l'extrême pauvreté d'ici 2030. Ce qui augmenterait de un million, le nombre d'Ivoiriens vivant en dessous du seuil de la pauvreté (personnes vivant avec moins de 1,90 USD par jour) (...) Si l'on s'en tient aux estimations de pertes économiques du groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les risques, d'ici 2040, s'estiment entre 2 et 4% du PIB pour les pays d'Afrique. C'est dire que nous allons perdre d'importantes ressources en termes de PIB si rien n'est fait pour adresser la problématique du climat a-t-il dit avant de poursuivre en ces termes. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, ces incidences sont perceptibles à plusieurs niveaux, notamment l'agriculture, pilier de notre économie, la santé et le cadre macroéconomique. S'agissant de l'agriculture, les ressources naturelles, notamment l'eau et les sols, sont fortement exposés aux effets des variations climatiques, à savoir le dérèglement des saisons, ainsi que la qualité et la quantité des vents et précipitations. Au niveau de la santé, ce sont de nombreuses pertes en vies humaines qui sont enregistrées chaque année avec les inondations et les éboulements. Quant à l'économie, la variation climatique, perçue comme un phénomène aléatoire, influence la prévisibilité des ressources budgétaires . A l'en croire, toutes ces constatations appellent à la mise en ?uvre d'une transition ordonnée vers une économie mondiale respectueuse de l'environnement et résiliente, à travers notamment l'utilisation des énergies renouvelables, des systèmes de transport écologiques et résilients, d'une agriculture climato-intelligente et des villes durables. Toutefois, cette transition nécessite des financements importants difficilement mobilisables dans le système financier classique. La problématique de la finance climatique se pose donc avec acuité et constitue ainsi une priorité à travers le monde et en particulier dans les pays africains. Elle devrait permettre de mobiliser les ressources pour financer les mesures d'adaptation et d'atténuation contenues dans les CDNs, en vue de favoriser un développement mondial durable. Dans cette perspective, le principal objectif de la Coalition est d'assurer une meilleure contribution des Ministres des Finances à l'action mondiale de réduction des émissions, à travers l'implémentation des mécanismes, instruments et des bonnes pratiques en matière de finance durable ( prêts d'investissement, lignes de garanties et de refinancement, emprunts obligataires, de lignes de crédit verts, tarification carbone) a expliqué le ministre ivoirien en charge des Finances. Le ministre ivoirien de l'Environnement, Joseph Séka Séka, a rappelé, pour sa part, que la Côte d'Ivoire a pris l'engagement de réduire ses émission de gaz à effet de serre de 28% à l'horizon 2030 et d'améliorer la résilience de 11 secteurs vitaux, notamment l'agriculture avec l'aquaculture, l'utilisation des terres, les forêts, ressources en eau, l'énergie, des zones côtières, la pêche, les infrastructures pour les habitats, le transport pour les routes, la santé publique et les genres. Le co-président de Contributions Déterminées au niveau National, Yvette Daoud, a invité les pays à proposer de nouvelles CDN. Le directeur du département changement climatique, Dr Anthony Nyong, représentant le président de la BAD, a renouvelé l'engagement de l'institution à accompagner l'initiative en cours. Le directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d'Ivoire, Coralie Gevers, a promis, quant à elle, d'assurer, à travers également l'institution, l'appui technique. Notons que la rencontre prend fin demain.

F.B