jeudi 16 avril 2020 par Abidjan.net

Des contrats suspendus ou complètement annulés avec des importateurs dans plusieurs pays d'Europe, notamment en France, en Espagne, Italie, en Grèce, en Allemagne, au Pays Bas, etc. La campagne de commercialisation de la mangue, dont la Côte d'Ivoire est le troisième pays fournisseur du marché de l'Union européenne, après le Brésil et le Pérou, est fortement perturbée par la pandémie du covid-19. Cette cammpagne ouverte le 12 avril 2020 est en hibernation, car négativement impactée par la lutte contre le coronavirus tant en Côte d'Ivoire qu'en Europe.

Les acteurs de la filière, impuissant, selon Pascal Nembelessini Silué président du Conseil d'administration de l'interprofession de la mangue en Côte d'Ivoire se tourne vers l'état pour solliciter son soutien. La structure qui regroupe plusieurs collèges allant des producteurs aux techniciens de récoltes, en passant par les stations de conditionnements, les transformateurs et exportateurs, a fait cette déclaration le 12 avril 2020 à Ferkessédougou suite au lancement de la campagne 2020.
Le P.C.A de l'interprofession de la mangue a fait un l'état des lieux, présentant une situation difficile qui attend les opérateurs du secteur. Pour cette campagne 2020, nous avons estimé à 65% les pertes engendrées par le covid-19. Ces pertes se font sentir sur toute la chaîne des valeurs. Nous avions établis des contrats avec des importateurs en France ,en Espagne en Italie, en Grèce, en Allemagne, au Pays Bas Ces contrats ont été suspendu ou annulés complètements du fait du COVID-19 .
Pascal Nembelessini exhorte ses pairs, néanmoins, au respect des mesures sanitaires du gouvernement pour leur propre sécurité sanitaires et celle des autres. Il a annoncé avec désolation la réduction du personnel dans la plupart des structures pour s'adapter et mieux pratiquer les mesures barrières contre la maladie planétaire à coronavirus.
M. Nembelessini Silué a salué, au passage, les efforts de l'Etat ivoirien pour la protection des vergers contre les mouches de fruits. La Côte d'Ivoire a fait d'énormes efforts pour soutenir la filière mangue à travers des fonds pour lutter contre la mouche de fruit. On remercie le gouvernement à cet effet. Plus d'un milliard de f Cfa a été consacré à travers le programme d'appui aux filières agricoles (PADFA) et le FIDA pour soutenir les Producteurs en subventionnant les intrants, c'est-à-dire tous les moyens de lutte contre la mouche de fruit qui est une problématique longtemps soulevée par les producteurs. On a eu cette année une oreille attentive du gouvernement et l'ensemble du verger ivoirien a été couvert avec les mesures de protection contre la mouche de fruit .

Selon le président de la filière, en 2019, la Côte d'Ivoire a exporté près 32 000 tonnes de mangues. Ainsi, avec les mesures de lutte contre les mouches de fruits appliquées, il espérait un minimum de 35000 tonnes sinon 45000 tonnes d'exportation en 2020. "C'était ça notre objectif avant l'avènement du covid19. Parce que les mouches de fruits étaient responsables de nos pertes en plantation. On espérait augmenter la production, parce que le marché serait favorable. Maintenant, s'il n y a pas de marché à l'international, ce sont 65% de la production qui ne sont pas consommées. Donc, les producteurs seront directement impactés, ensuite si les achats en interne dans le pays et dans la sous-région ouest-africaine sont menacés par la pandémie à coronavirus qui frappe tous les pays, alors l'impact négatif du covid-19 va considérablement affecté la filière mangue qui est un fruit périssable". C'est pourquoi M. Nembelessini Silué en appelle avec inistance au soutien de l'Etat, pour sauver cette filière dont la Côte d'Ivoire occupe la 3e place dans le monde. "C'est une fierté pour notre pays", a interpellé le premier responsable de la filière mangue en Côte d'ivoire.

Faut-il le préciser, un communiqué du ministère de l'Agriculture et du Développement rural en date du 09 avril 2020 permet aux acteurs de la filière mangue de poursuivre leurs activités malgré le couvre-feu. Cette préoccupation avait été relevée par l'inter-profession de la mangue et des autres faîtières, notamment l'organisation des producteurs et exportateurs de la banane, ananas, fruits (OBAM-CI) et l'organisation centrale des producteurs et exportateurs, fruits (O.CA.B).

Aly OUATTARA
(Correspondant régional)