mardi 28 avril 2020 par AIP

A Bouaké, l'activité de transport public de voyageurs subit également de plein fouet les effets pervers des mesures prises pour stopper l'avancée de la pandémie du COVID-19.

Au niveau de Bouaké, nous ressentons durement les effets pervers de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus. Nous subissons tellement très fort cette crise que nous ne savons même pas comment nous allons pouvoir nous relever une fois qu'elle sera terminée , s'inquiète le président-fondateur de la société Bouaké-Transport (B-Trans) et vice-président de la section Bouaké du Haut conseil des entreprises de transports, Koné Yacouba. Ce dernier se dit même convaincu que certains parmi eux seront contraints de fermer boutique tellement ils seront assaillis par les difficultés de tous ordres.

Chez moi à B-Trans, par exemple, l'assurance de deux cars sont arrivées à expiration. La visite technique d'un car a aussi expiré. Etant donné que nous ne travaillons pas, ce n'est pas possible pour nous de les renouveler. Nos employés sont tous en chômage technique étant donné que les véhicules sont à l'arrêt , déplore le patron de la société B-Trans, qui en appelle au soutien urgent de l'Etat pour sauver leurs entreprises et sauver par la même occasion les emplois de nombreux chefs de famille.


L'entreprise UTB-HT, le géant du transport ivoirien n'est pas épargnée par les mesures édictées par le gouvernement pour réduire l'ampleur de la pandémie du coronavirus en Côte d'Ivoire. La quasi-totalité de nos cars sont à l'arrêt. Et si nos cars sont à l'arrêt, il va sans dire que le personnel aussi est à l'arrêt. C'est donc une véritable catastrophe économique pour la société , déplore le chef de la gare UTB-HT de Bouaké, Stéphan Djéssé Assémian Stephan.

Même la décision de l'entreprise de mettre en circulation une dizaine de cars pour desservir les villes de la zone forestière du pays où réside une forte colonie de population venues de la région de Gbêkê ne change pas la donne du fait du caractère social de cette décision.

Malgré la décision de réduire de moitié le nombre de passagers, les cars qui desservent les localités de Man, Daloa, Soubré et San Pedro continuent de rouler. C'est dans le souci d'aider les parents qui sont installés en zone forestière à revenir au village pour aider leurs parents restés sur place à faire des buttes d'ignames. C'est vraiment une action sociale , explique M. Djéssé, assurant qu'il ne s'agit nullement de faire des bénéfices.

Pour le premier responsable de la société Sindé Mamadou Transport (SMT), qui assure le trafic Côte d'Ivoire-Mali et Côte d'Ivoire-Burkina Faso, les conséquences économiques qui découlent de la pandémie du COVID-19 sont incalculables. Avec la fermeture des frontières terrestres de la Côte d'Ivoire, nos activités ont été arrêtées de facto. Depuis le 20 mars, toutes nos gares aussi bien en Côte d'Ivoire comme au Mali et au Burkina sont fermés, nos travailleurs ont été mis au chômage. SMT est donc une entreprise totalement sinistrée , maugréé-t-il, plaidant pour un accompagnement de l'Etat afin de sortir son entreprise de cette impasse.