La liste des personnes infectées du covid-19 continue de s'allonger chaque jour en Côte d'Ivoire, malgré les mesures barrières édictées par le gouvernement. Le gouvernement ivoirien, prenant la mesure de la situation, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Le mardi 21 avril dernier, en plus des dispositions en vigueur, le Premier ministre, faisant le point face à la presse nationale, a annoncé deux grands rendez-vous. Le premier portait sur la distribution gratuite de masque aux Abidjanais pour contenir la propagation du virus mortel, Abidjan étant la principale zone atteinte par le coronavirus avec plus de 90% des personnes enregistrées à elle seule.
Pour ce faire, Amadou Gon Coulibaly donnait la nouvelle de l'arrivée de 30 millions de masques sur un total de plus de 100 millions de masques commandés de l'extérieur. Ces masques devraient être livrés à Abidjan avant la fin de la semaine pour être distribués par des canaux identifiés comme l'a signifié le chef du gouvernement ivoirien. Mais, une semaine après, les Ivoiriens en général, et les Abidjanais en particulier restent sans suite à cette promesse. Les points de presse quotidiens faits par les différents acteurs focaux de la lutte contre la pandémie ne font pas cas de ces masques qui devraient servir à isoler des milliers de cas qui continuent de circuler dans les rues de la capitale économique ivoirienne.
Faut-il le rappeler, le mardi dernier, le ministre des Transports, Amadou Koné, prenait des mesures enjoignant tous les automobilistes et leurs passagers de porter des masques sous peine de tomber sous le coup de fortes amendes prévues. Le lendemain, cette décision a été entérinée par le Conseil des ministres avec effet immédiat de sensibilisation sur le terrain, notamment des transporteurs, mais aussi des forces de sécurité pour veiller à l'application stricte de la mesure.
Pour bien de populations, en ne disposant pas de ce moyen de protection, quoique à distribuer à bon marché dans les rues, l'action du gouvernement était très attendue pour être certains de se procurer des masques agréés. Ce, contrairement à ceux produits sans respect des normes en la matière.
Le second rendez-vous manqué, et non des moindres, est l'ouverture de centres de dépistage également annoncée par le Premier ministre avant la fin toujours de la semaine passée. Le chef du gouvernement ivoirien a promis que les centres de Yopougon, Koumassi et biens d'autres communes seraient fonctionnels pour accueillir des populations et procéder à des dépistages volontaires. Là aussi, rebelote. Ni à Koumassi, ni à Yopougon, les chapiteaux géants dressés ne sont ouverts. Ce sont plutôt des éléments des forces de sécurité qui se rongent les pouces sous les ombres de ces préfabriqués encore fermés au public.
A quand l'ouverture de ces lieux pour accroître la capacité de dépistages actuels et circonscrire rapidement la propagation du virus ? A quand les masques pour contraindre tous les Abidjanais à se protéger et à protéger leurs semblables ?
Les regards restent encore tournés et les oreilles tendues vers le gouvernement pour savoir ce qui n'a pas marché.
F.D.B