mardi 19 mai 2020 par AIP

Bouaké - Les populations de la ville de Bouaké, notamment, les bénéficiaires des actions sociales et humanitaires ainsi que des fonds de soutien économique mis en place par l'Etat, attendent avec impatience leur mise en ?uvre effective.

Hormis la prise en charge par l'Etat des factures d'électricité des ménages utilisant 5 Ampères, précisément les clients éligibles au tarif domestique social basse tension 5A, et ceux ayant des compteurs à carte, ainsi que quelques dons en vivres et non vivres du premier ministre et de quelques personnes de bonnes volontés, toutes les autres mesures de soutien annoncées par le gouvernement restent encore au stade de promesses.

Ces mesures de sauvetage concernent, notamment, les transferts monétaires aux familles démunies dont la situation a été aggravée par la COVID-19, et les différents fonds de soutien économiques, notamment, le fonds en faveur des PME, le fonds en faveurs des du secteur informel (artisanat, commerce, services divers), le fonds en faveur du secteur agricole et le fonds en faveur des médias.

Concernant le fonds spécial de solidarité et de soutien d'urgence humanitaire COVID-19, je dois dire que pour le moment rien n'a encore démarré. Nous sommes actuellement au stade du recensement des potentiels bénéficiaires , révèle le directeur régional de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté de Gbêkê et du Hambol, Kouassi Octave.

Ce dernier déplore, du reste, une grosse anarque autour de cette opération destinée à financer les actions de solidarité du gouvernement à l'égard des personnes rendues vulnérables par les effets de la COVID-19 et leurs familles. Des personnes, qui n'ont pas été mandatées, confectionnent des listes moyennant le paiement d'une somme d'argent en faisant croire qu'elles travaillent pour le compte du ministère de la solidarité. C'est de l'anarque , déplore-t-il, appelant les populations à la vigilance.

Tout en saluant la mise en place de ces fonds de soutien économique, les opérateurs des secteurs du commerce, des PME-PMI, des transports et de l'agriculture soutiennent n'avoir bénéficié d'aucun centime.

On m'a fait remplir plusieurs fiches au niveau de la délégation régionale de la chambre du commerce et d'industrie, mais j'attends toujours. C'est le même constat au niveau de tous les commerçants de Bouaké. Nous demandons donc que les choses s'accélèrent afin que nous puissions relancer nos activités fortement impactées par effets de la COVID-19 , plaide le président local de la fédération nationale des acteurs de commerce de Côte d'Ivoire (FENACCI), Doumbia Soumaïla.

Le vice-président de la section Bouaké du haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d'Ivoire, Koné Yacouba, qui salue cette décision de haute portée économique du gouvernement, en appelle également à la célérité dans son application pour soulager un tant soit peu les acteurs de cet important secteur d'activité qui a payé un lourd tribut à la pandémie du coronavirus.

C'est une décision vraiment salutaire pour notre secteur qui est sévèrement touché par la crise sanitaire que le pays vit actuellement. Avec toutes les mesures prises par le gouvernement pour éviter la propagation de la maladie, nos véhicules étaient à l'arrêt. Nous attendons donc ce soutien pour redémarrer sinon ça va être très difficile , plaide-t-il.

Même son de cloche de la part des acteurs du secteur des PME/PMI. Nous accueillons ce soutien du gouvernement avec beaucoup de joie parce qu'il faut dire que la COVID-19 nous a appauvri. On arrive plus à travailler comme il se doit. Et même quand nous parvenions à travailler, nous ne sommes pas payés. Beaucoup parmi nous vivent cette situation. Vivement donc que cette aide arrive pour nous soulager quelque peu , déclare M. N'guessan Yao, membre du bureau régional de la confédération des PME/PMI du BTP de Côte d'Ivoire.

(AIP)

rkk