vendredi 5 juin 2020 par AIP

Abidjan ? Suite à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO du 23 avril qui a mis en place trois comités ministériels de coordination respectivement pour les secteurs de la santé, des finances et des transports, le comité ministériel de coordination en charge de la santé qui comprend les 15 ministres de la santé de la CEDEAO a tenu sa première réunion, mardi à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso.

Dans un communiqué de presse transmis à l'AIP jeudi, la CEDEAO explique qu'au titre de ces comités, il a été assigné la mission de soutenir Muhammadu Buhari, président de la République fédérale du Nigéria, qui est le champion désigné pour la réponse de la CEDEAO à la COVID-19.

Il s'agit d'une vidéoconférence présidée par le Dr Osagie Ehanire, Ministre de la Santé de la République Fédérale du Nigéria, en compagnie du Pr Stanley Okolo, Directeur Général de l'Organisation Ouest Africaine de la Santé comme co-président.

Les ministres se sont montrés préoccupés du fait que l'épidémie continue de se propager dans la région de la CEDEAO, bien que les États membres soient à différents stades de son évolution. Ils ont noté qu'à la date du 1er juin 2020, soit 14 semaines après le début de la pandémie dans la région, 35 115 personnes ont été confirmées positives au COVID-19, dont 56% restent encore des cas actifs, 42% se sont rétablies et 2% ont malheureusement perdu la vie.

Ils ont par ailleurs observé qu'en dépit de l'amélioration de la surveillance et l'augmentation des tests de dépistage, à ce jour, seulement 0,11 % environ de la population a été testée.

Les ministres ont félicité la Commission de la CEDEAO et l'OOAS pour le soutien technique et financier apporté aux États membres en matière de coordination, d'assistance financière directe, de formation du personnel et de fourniture de kits de tests de diagnostic et de matériels médicaux essentiels, y compris les équipements de protection individuelle.

Les ministres se sont accordés, entre autres, sur les décisions d'instituer des mesures visant à atténuer l'impact socio-économique de la pandémie sur les populations ; de mobiliser davantage de ressources pour soutenir la capacité de réponse nationale et régionale au Covid-19 ; de renforcer les capacités de recherche ou de traçage des contacts, d'isolement et de prise en charge ; d'élargir la main-d'?uvre du secteur de la santé en faisant appel aux agents de santé communautaires, aux professionnels des disciplines alliées à la santé et aux étudiants des facultés de médecine et autres écoles de formation des agents de santé, en vue de leur contribution à la réponse de santé publique pour la recherche des contacts ainsi que pour pallier quelque peu, la situation actuelle de pénurie en personnel de santé.

Ils ont décidé aussi de décentraliser le dépistage, la surveillance et la prise en charge des cas à travers la dévolution de ces compétences aux districts, accompagnée du déploiement de professionnels et de volontaires pour soutenir les efforts locaux ; d'élaborer une stratégie de surveillance et de gestion transfrontalières à utiliser en cas d'épidémie, et pouvant prendre compte des postes frontières désignés avec des installations de surveillance renforcées et des plateformes de partage de données ; de donner priorité à une approche inclusive, contextualisée et ciblée de la communication sur les risques, qui favorise l'adhésion aux mesures de santé publique en même temps qu'elle tient compte de la situation socio-économique des populations.

(AIP)

cmas