mercredi 1 juillet 2020 par ICI

L'analyse des données de 263 communautés productrices de cacao en Côte d'Ivoire montre une augmentation significative du nombre d'enfants identifiés effectuant des travaux dangereux dans la production de cacao. Les données des Systèmes de Suivi et de Remédiation du Travail des Enfants de la Fondation ICI ont révélé une augmentation de l'identification du travail des enfants de 16 % à 19 % pendant le confinement partiel entre le 17 mars et le 15 mai, soit une augmentation de 21,5 %.

Une analyse rapide des données recueillies par les Systèmes de Suivi et de Remédiation du Travail des Enfants (SSRTE) de l'International Cocoa Initiative en Côte d'Ivoire suggère une forte augmentation du travail dangereux des enfants pendant le confinement partiel du pays pour contrôler la propagation du virus Covid-19. Bien qu'il soit trop tôt pour attribuer cette augmentation à la seule pandémie, elle n'en est pas moins préoccupante.

Le SSRTE de la Fondation ICI fonctionne par l'intermédiaire d'agents communautaires (relais communautaires), dont beaucoup sont membres de communautés de producteurs de cacao. Ces relais recueillent des informations pour identifier les cas de travail des enfants par le biais d'entretiens avec les familles et les enfants. Bien que la pandémie de Covid-19 ait restreint une partie du travail de la Fondation, les visites de suivi se sont poursuivies dans les communautés où les facilitateurs étaient déjà présents, tout en respectant les mesures de distanciation sociale. Au total, 1 443 ménages dans 263 communautés ont été visités et 3 223 enfants ont été interrogés pendant le confinement partiel. Ce système et cette structure uniques ont permis à ICI de mieux comprendre les changements qui se produisent sur le terrain en cette période sans précédent.

Les résultats de l'analyse montrent une augmentation de 21,5% de l'identification du travail des enfants, par rapport à la même période des années précédentes. L'augmentation du travail des enfants pourrait être due à la fermeture des écoles, à des restrictions de mouvement entraînant une moindre disponibilité de la main-d'?uvre adulte, à un ralentissement économique affectant les producteurs de cacao, ou à une combinaison de ces facteurs et d'autres encore. Une enquête téléphonique distincte menée auprès de 515 producteurs de cacao en Côte d'Ivoire entre le 2 et le 9 juin a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées ont fait état d'une diminution des revenus des ménages depuis le début de la fermeture partielle en mars. Une étude récemment publiée sur les preuves de l'impact des changements de revenus des petits exploitants agricoles sur le travail des enfants a également montré que les chocs négatifs sur les revenus tendent généralement à accroître le travail des enfants.

Vers de nouvelles hausses
L'augmentation du travail dangereux des enfants est préoccupante , affirme le rapport. Cependant, il est peut-être trop tôt pour attribuer l'impact complet au confinement partiel dû à la Covid-19. Dans les prochains mois, il sera important d'utiliser des données de séries chronologiques plus longues, y compris après la levée du confinement partiel, ainsi que des outils économétriques plus affinés, pour comprendre dans quelle mesure cette augmentation peut être attribuée à la pandémie COVID-19 et aux mesures prises pour la contrôler .

Ces résultats mettent en évidence la vulnérabilité des ménages producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest et montrent à quelle vitesse les progrès réalisés dans la lutte contre le travail des enfants peuvent être potentiellement inversés.

Compte tenu de l'évolution rapide de la situation en Côte d'Ivoire, les acteurs du secteur du cacao devraient envisager de prendre des mesures supplémentaires pour faire face aux effets négatifs de la crise sur les ménages producteurs de cacao et leurs enfants , conclut le rapport. ... suite de l'article sur Autre presse

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