lundi 3 aout 2020 par AIP

La première usine de café de Côte d'Ivoire construite par le colonisateur Arthur Verdier à Elima, à Elima, village de la sous-préfecture d'Etuéboué sur la côte de la lagune Aby dans le département d'Adiaké est aujourd'hui aux oubliettes, a constaté l'AIP après une visite du site.

Des machines abandonnées, des wagons renversés et rouillés, des tracteurs abîmés, démontés dont les pièces encore solides sont éparpillées dans les environs de l'usine, une balance servant à peser le café encore solidement plantée, un bâtiment complètement détruit, tel est le triste spectacle auquel est soumis le visiteur de cet endroit pourtant hautement symbolique pour l'agriculture ivoirienne.

Cette usine, la première du genre, servait à traiter le café provenant des premières plantations de café du pays développées par Arthur verdier à partir de 1881, fait savoir un guide, Assohoun Ahico, fils du village et conservateur.

Il explique que le petit train d'Arthur verdier allait chercher la production de café dans les champs et le ramenait à l'usine où le café était décortiqué avant d'être acheminé par voie lagunaire à Assinie où attendaient les bateaux pour le port de la Rochelle en France.

Le 7 avril 1880, Verdier obtient du roi Amon N'Douffou II les droits exclusifs de la culture du café à Elima. L'année suivante, avec son neveu, Amédée Brétignère, il défriche 100 hectares de forêt vierge, portés à plus de 300 hectares six ans plus tard et y crée la première plantation de café du pays à partir de plants venus du Libéria. Il fondera à cet effet en 1882 la Compagnie française de Kong.

Soixante personnes toute l'année, et 500 personnes au moment des récoltes travaillaient dans cette plantation assure-t-on.

Aujourd'hui, cette entreprise n'est que l'ombre d'elle-même, et pourtant, l'on sait ce que représente le café dans l'économie de la Côte d'Ivoire, regrette M. Assohoun. Pourquoi on ne construirait pas une usine de café ici pour maintenir ce symbole fort propose-t-il.



akn/ask