mercredi 5 aout 2020 par AIP

Dimbokro - A la veille du 60ème anniversaire de la fête nationale, des personnes ayant vécu les festivités du 7 août 1960 évoquent leurs souvenirs de cette fête qu'elles disent inoubliables.

J'ai participé au défilé de 1960 car mon école, l'école régionale de Treichville où j'étais élève au CE1, a été désignée , se souvient dame Amena Ekra Léonce, 69 ans, l'air toujours jeune malgré le poids de l'âge. Elle affirme que des tenues (robes et chaussures) leur avaient été offertes à cette occasion avant de les convoyer à la place de la République.

Pendant qu'ils attendaient le défilé, la voiture du président Houphouët est passée. Celui-ci debout dans une voiture décapotable, sous les ovations des populations, saluait, les mains levées, une foule enthousiaste, brandissant des drapeaux de couleur orange blanc verts, qui scandait. vive Houphouët vive l'indépendance .

L'ancienne éducatrice à la retraite mentionne que c'est par milliers que les Ivoiriens sont venus, ce jour-là, de toutes les contrées de la Côte d'Ivoire, pour assister au défilé, point culminant de la fête de l'indépendance. Elle se souvient que lorsque Houphouët Boigny, les personnalités et des blancs ont pris place à la tribune, c'est alors que le défilé a commencé.

C'était magnifique. La Garde républicaine, habillée d'une tenue splendide, avançait d'un pas calme, chantant en langue baoulé que je ne comprenais pas en ce temps-là. Les anciens combattants tous en kaki, les élèves chantant l'hymne national aux pas cadencés.... Dans un soupir, elle ajoute qu'en ce temps-là la fête de l'indépendance était une sorte de communion et de cohésion entre ces hommes et femmes du quadrilatère ivoire unis par un destin commun.

A Dimbokro, bien qu'il n'y ait pas eu de célébration, le jeune Amani Kouakou, alors âgé de huit ans, élève au CE1 à la mission catholique, se souvient que ce dimanche matin du 7 août 1960, l'annonce a été faite que la Côte d'Ivoire est devenue indépendante. Il se rappelle que des coups de fusils ont tonné et toute la population a convergé vers le commerce, brandissant des rameaux de palmier, des feuillages d'arbre et scandant, On est indépendants ! On est libres ! Houphouët merci .


Il se rappelle que sanglé dans une culotte blue-jean, torse nu, il est sorti malgré les injonctions de sa grande s?ur pour aller au quartier Commerce. Se laissant transporter par la foule. C'était l'effervescence. Du Commerce, certains ont couru chez le député Koné Samba Ambroise à Dioulakro, d'autres chez le chef de canton à Broukro. Ca chantait , explique M Kouakou.

Djanhan Gilbert, un commercial à la retraite, se remémore son père à Brouahoussoukro qui, ce jour-là, est resté scotché à son gros poste radio pour écouter les discours et suivre le cérémonial. Je ne partais pas encore à l'école mais les gens sont venus chez nous, et ils parlaient d'indépendance avec mon père , a-t-il relaté.

ik/ask