jeudi 6 aout 2020 par L'intelligent d'Abidjan

'Côte d'Ivoire : une démocratie sans démocrates ? Une ploutocratie n'est la démocratie'' est un essai de 182 pages, sorti au 2è trimestre 2020 chez ?'Éditions Kamit''. L'?uvre comprend trois grandes parties (Réflexions politiques-Réflexions sociales- Réflexions juridiques). L'auteur, Geoffroy-Julien Kouao y peint un tableau sombre de la démocratie en Côte d'Ivoire. Selon lui, il n'y a pas de démocrates en Côte d'Ivoire bien qu'il y ait la démocratie. Tous les régimes politiques, écrit-il, qui se sont succédé en Côte d'Ivoire depuis Houphouët-Boigny jusqu'à Alassane Ouattara en passant par Henri Konan Bédié et Gbagbo Laurent, n'ont jamais accepté de mettre en place la Haute Cour de justice qui a toujours bien figuré dans la Constitution ivoirienne. Pour le juriste-écrivain, c'est une volonté manifeste des gouvernants ivoiriens de se soustraire de la justice et pourtant la Constitution du 8 novembre 2016 en son Article 4 dispose que les Ivoiriens sont égaux en droit et devant la loi. L'auteur rappelle qu'on dirige partout les hommes avec trois instruments (argent, la force et le savoir). Mais en Côte d'Ivoire, on dirige avec l'argent et la force parce que les acteurs politiques manquent d?idées. Le juriste propose qu'après 60 ans de régime présidentiel que la Côte d'Ivoire essaye le régime mixte ou régime parlementaire parce qu'il s'agit d'une question républicaine et démocratique. Kouao souhaite que l'article 71 de la Constitution soit modifié pour limiter le nombre de ministres à 20 afin de plus investir dans le bien-être des populations.
Il décrie l'alliance Pdci-Fpi pour la présidentielle d'octobre 2020. Pour Kouao, l'ivoirité n'est pas une faute politique encore moins une erreur idéologique. C'est une politique basée sur la préférence nationale. Pour ce qui est de la presse qu'il qualifie de contre-pouvoir, le juriste écrit :''Le débat contradictoire est totalement absent dans les colonnes des journaux. Ils sont plus dans la propagande politique que dans l'information des populations. Et c'est là, la racine du problème. Si un opposant n'accepte pas qu'on parle des activités de ses adversaires dans les colonnes de son journal, ce n'est pas quand il sera au pouvoir qu'il le fera. Ce n'est pas parce qu'on est opposant qu'on est forcement démocrate''. Et il ajoute ce serait faire preuve d'une malhonnête intellectuelle que de ne pas reconnaître la sociologie tribale de nos principaux partis politiques . En ce qui concerne les réflexions sociales, Kouao indique que la lecture n'a que des avantages. Elle est à l'esprit ce que le sport est au corps. Selon l'auteur, l'école doit être la priorité des priorités. S'il faut faire des coupes budgétaires dans d'autres secteurs, le gouvernement doit le faire. ... suite de l'article sur L'intelligent d'Abidjan