vendredi 11 septembre 2020 par RFI

Les Africains vont demander 300 milliards de dollars sur trois ans le mois prochain au FMI et à la Banque mondiale afin de pouvoir lutter contre la très grave crise économique provoquée par le Covid 19. À la tête de ce combat, il y a le président en exercice de l'Union africaine, le Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, et ses quatre envoyés spéciaux dans le monde. Le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam est l'un d'entre eux. Ancien ministre ivoirien du Plan, ancien patron du Crédit suisse, le grand banquier répond aux questions de RFI.

RFI : Est-ce qu'on peut mesurer l'impact du Covid-19 sur le continent africain six mois après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la vague épidémique de Covid-19 comme pandémie ?

Tidjane Thiam : Oui. Je crois que l'impact en termes de santé est lourd. Je souhaite vraiment saluer la mémoire ici de toutes les victimes et de toutes les familles qui ont été affectées par ça, y compris aussi les personnels de santé. Cela dit, le bilan reste moins lourd que dans d'autres parties du monde. Là où il y a eu un impact plus sévère, c'est sur le plan économique. Si vous regardez en fait ce qui se passe : les pays développés ont fait des interventions massives -on parle de 13 000 milliards de dollars-, ce qui fait que l'économie globale, l'économie des pays développés n'a pas tellement souffert, mais les pays moins développés ont été très affectés avec des exportations en baisse de 20% dans les pays pauvres, des investissements étrangers en baisse de 33%, et aussi des revenus transférés par les émigrés, qui sont des ressources importantes pour beaucoup de pays, en baisse de 22%. Tout cela, ce sont des chocs économiques assez sérieux. ... suite de l'article sur RFI