mercredi 23 septembre 2020 par Abidjan.net

Le Collectif des avocats de Karim Wade, qui a ete condamne arbitrairement à l'issue d'un procès politique et une parodie de justice, informe l'opinion publique nationale et internationale que, depuis le 21 août 2020, le code electoral ne peut plus être invoque par l'Etat du Senegal pour faire obstacle à l'inscription de leur client sur les listes electorales et à sa candidature à toute election.

Alors que la Cour de repression de l'enrichissement illicite (CREI), juridiction d'exception, n'etait pas allee jusqu'à priver Karim Wade de ses droits civils et politiques, l'Etat du Senegal a arbitrairement, sans aucune base legale, radie notre client des listes electorales en se prevalant de l'article L.31 du code electoral qui interdit l'inscription aux personnes condamnees.

Toutefois, l'article L32 du code electoral limite cette interdiction d'inscription sur les listes à une duree de 5 ans. Ainsi, depuis le 21 Août 2020, Karim Wade devient electeur et eligible en vertu de la loi electorale et par l'expiration du delai de 5 ans suivant la decision de la Cour suprême du 20 Août 2015 qui avait rejete son pourvoi contre l'arrêt de condamnation par la CREI.

Le collectif rappelle que l'Etat du Senegal a gravement et de manière persistante bafoue les droits de Karim Wade et refuse d'appliquer la decision du Comite des droits de l'homme des Nations Unies qui a juge, en 2018, que l'arrêt de la CREI violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et que l'Etat du Senegal etait tenu de faire reexaminer la condamnation de Karim Wade. Par ailleurs, le 31 octobre 2019, le Comite avait solennellement declare qu'il etait preoccupe par le fait que la decision du Conseil constitutionnel intervenue le 20 janvier 2019 (...) a invalide la candidature de celui-ci au motif qu'il avait ete condamne.

Le Collectif rappelle à l'Etat du Senegal qu'il est tenu de se conformer strictement au respect de la Constitution et des traites internationaux qui garantissent les droits de Karim Wade, violes par les autorites de son pays depuis 2012.

Il lui demande de proceder sans delai à la reinscription de Karim Wade sur les listes electorales et reaffirme sa determination à faire reviser son procès, comme l'exigent le Comite des droits de l'homme des Nations Unies ainsi que de nombreuses organisations qui agissent pour la defense des droits de l'homme et le respect des libertes et de la democratie au Senegal.

Fait à Dakar, le 21 septembre 2020

Me Demba Cire BATHILY , Avocat au barreau de Dakar

Me Cire Cledor LY , Avocat au barreau de Dakar

Me Michel BOYON, Avocat au barreau de Paris

Me Seydou DIAGNE, Avocat au barreau de Dakar