mercredi 23 septembre 2020 par RFI

À 86 ans, Henri Konan Bédié n'a rien perdu de sa hargne politique. Brouillé avec son ex-allié et actuel président Alassane Ouattara, l'ancien chef de l'État ivoirien, déposé par un putsch à Noël 1999, repart à la reconquête de son fauteuil perdu. Candidat à la présidentielle du 31 octobre, il entend fédérer l'opposition autour de lui.

Le stupide coup d'État de 1999 . Ce 12 septembre, c'est par ces mots qu'Henri Konan Bédié, 86 ans, conclut son discours de trente minutes, debout devant la foule de dizaines de milliers de ses partisans réunis sur la place Jean-Paul II à Yamoussoukro. Six mots qui disent à eux seuls toute la ranc?ur gardée par le président déchu de cet épisode de l'Histoire ivoirienne, et tout le sentiment de revanche qui l'habite depuis. Ce serait une revanche []. Ce serait me rendre justice , confiait d'ailleurs Henri Konan Bédié à l'hebdomadaire Jeune Afrique un an auparavant.

Ce jour de décembre 1999, une mutinerie, qu'il sous-estime, se mue en coup d'État. Les soldats révoltés portent le général Robert Guéï au pouvoir. Exfiltré vers le Togo par l'armée française, Bédié, contraint à l'exil, atterrit le 3 janvier chez l'ancienne puissance coloniale. Si j'ai finalement dû renoncer à rester sur le sol ivoirien, c'est afin d'éviter que soient mises à exécution les menaces explicites de bain de sang qui auraient pu affecter les militaires français qui avaient bien voulu assurer ma protection, mais aussi, sans doute, la communauté française, et peut-être d'autres étrangers résidant en Côte d'Ivoire , déclare-t-il alors dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.

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