jeudi 15 octobre 2020 par Abidjan.net

Gnangbo Kacou, président du parti Les Centristes dont la candidature à la présidentielle d'octobre 2020 a été rejetée par le conseil constitutionnel, a animé une conférence de presse, le jeudi 15 octobre 2020 à Cocody pour se prononcer sur les conditions d'organisation du scrutin du 31 octobre 2020.

La cause du rejet de ma candidature est due au Parrainage. Le parrainage comme élément du dossier de candidature tel que rédigé dans notre code électorale est une loi de destruction de notre jeune démocratie et doit être supprimé , dénonce-t-il. Mais, Gnangbo refuse d'abandonner face aux problèmes qui minent le pays actuellement, selon lui. Je ne peux pas abandonner tant que Mme Pulchérie Gbalet Présidente Forsci, Mme Anne-Marie Bonifon, Cordonnatrice Nationale de (Gps), Mme Ange-Maris YEO de la société civile, Mme Henriette Guehi du (Gps), Mme Naminata Koné du (Gps) et Mme Irène Todé du (GPS) ces braves femmes défenseuses des libertés resteront emprisonnées. Je ne peux pas abandonner alors qu'un député c'est à dire un élu du peuple est emprisonné. Je ne peux pas abandonner alors que de nombreux ivoiriens sont encore en exile. Comment pouvez-vous concevoir qu'on puisse interdire un Ivoirien libre de rentrer dans son pays ? Laurent Koudou Gbagbo et Blé Goudé sont des ivoiriens libres, ils doivent pouvoir rentrer et sortir du pays à leur volonté, indique le conférencier.

Parlant de la candidature de Ouattara, il dit qu'elle est "non conforme à la constitution". Néanmoins, il exige le dialogue pour rapprocher tous les acteurs. La candidature d'Alassane Ouattara est non conforme à notre texte fondateur qui est la constitution. Cette candidature rend caduque la prestation serment d'Alassane Ouattara du 3 novembre 2015 selon laquelle, Alassane Ouattara s'est engagé à protéger la constitution. Enfin, cette situation est lourde de conséquence et crée un grave trouble à l'ordre public. Dans une telle situation, comment faire pour maintenir notre position de nom soutient d'un camp contre un autre camp face à cette violation de la constitution ? C'est pourquoi nous allons appeler à un ultime rapprochement entre le camp d'Alassane Ouatara et le camp de l'ensemble de l'opposition. Considérons que pour le dialogue, s'il reste, ne serai-ce qu'1% de chance, nous Les Centristes allons l'utiliser pour forcer les deux blocs à venir s'asseoir sur la table ronde, la table de discussion, la table de dialogue. De ce fait, il faut que cette politique ou du moins la démocratie ivoirienne soit redéfinie. Les choses doivent être recadrées pour que la démocratie ne soit plus source de conflit et de mort dans de ce pays que nous aimons tous. Parce que si Alassane Ouattara réussi son forcing il aura forcément des morts. Si le bloc de l'opposition réussit il y aura des morts. La seule façon d'éviter des morts est la résolution par le dialogue. Même s'il reste 1% de chance, il faut l'utiliser pour dialoguer. Parce qu'actuellement il y a un fossé béant entre le pouvoir et l'opposition.

On en est là aujourd'hui parce que les deux blocs ne se parlent pas. Je dois m'asseoir devant les portes des uns et des autres, je le ferai. Nous avons encore 15 jours devant nous pour tenter un rapprochement. Tôt ou tard, quand on se sera tué, on arrivera au dialogue. Le deuxième nom de la Côte d'Ivoire, c'est le dialogue et la paix. Est-ce que nous n'avons pas assez souffert d'avoir des morts dans nos maisons ? Tentons le dialogue. Il y a un viol flagrant de la constitution, qu'on ne peut tolérer mais, il faut oser le dialogue, il faut toujours discuter. La guerre dans laquelle nous allons, n'arrange personne. D'un camp à l'autre, chacun a peur. De ce fait, les collaborateurs vont entrer en contact, dès ce jeudi 15 octobre avec tous les antagonistes pour donner une chance au dialogue , souhaite-t-il. Cependant, Gnangbo Kacou réclame ce dialogue le plus vite possible, ce avant même la tenue de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Après les élections, tout dialogue est biaisé. Il faut que ça soit clair. Il n'est pas question de dire, on fait le dialogue mais, laissez-moi être président d'abord. Non je ne suis pas pour cette forme. Le dialogue dans l'injustice, je n'en veux pas. Pour moi, tout doit se faire avant les élections. Donc je ne mets pas les élections comme une contrainte , précise Gnangbo Kacou. Qui est très favorable de ce fait pour le report des élections. Il y a un bloc qui veut les élections, il y a un autre qui refuse les élections. Il faut couper la poire en deux. De façon inévitable, on ne peut même plus parler d'élection. Ça, ça doit être clair, si je veux être honnête pour rapprocher les uns et les autres. Pour moi, je vous dis les élections ne sont pas une date butoir. C'est le verrou qui crée la crise. Tout est possible, ouvrons le dialogue pour sauver des vies , ajoute-t-il.


Cyprien K. avec sercom