samedi 14 novembre 2020 par LeMonde.fr

Dans un contexte postélectoral déjà tendu, des chantres du chaos surfent sur la vague de la désinformation. Comme à M'Batto, ville meurtrie par des affrontements entre communautés.

Dans la cour de l'hôpital général de M'Batto, les ambulances croisent les véhicules de gendarmerie. Gyrophares allumés, les premières prennent la route d'Abidjan pour convoyer les blessés graves, tandis que les seconds patrouillent et font le guet. Devant son ordinateur, Guy Serge Kouassi, le directeur de l'établissement, fait le bilan des violences qui ont défiguré sa ville, située dans le centre-est de la Côte d'Ivoire. Six morts et 40 blessés , dit-il en ajustant ses lunettes pour s'assurer de ne pas se tromper en lisant son rapport. Mais le sixième n'est pas mort dans les affrontements, il a succombé à un étranglement herniaire faute de pouvoir se rendre à l'hôpital , précise-t-il.

Si le jeune directeur s'acharne à donner autant de détails, c'est qu'il sait que M'Batto est sous le feu des projecteurs. Bien malgré elle, la ville est devenue un symbole de la crise politique que traverse le pays depuis le mois d'août, du fait du scrutin présidentiel du 31 octobre qui a consacré la réélection d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé. ... suite de l'article sur LeMonde.fr