lundi 30 novembre 2020 par aBourse.com

Guillaume Pambrun, patron de Africa Rapidtransfer SA du Groupe Ecobank nous parle, dans cet entretien exclusif, du boom observé dans le secteur du transfert d'argent. Selon les chiffres de la Banque mondiale, 48 milliards de dollars (24 000 milliards FCFA) ont été transférés à destination des pays d'Afrique subsaharienne en 2018. Toutefois, avec la pandémie, ces envois de fonds devraient reculer à 44 milliards de dollars (22 000 milliards FCFA) mais les tendances longues montrent que l'on est sur des flux financiers de plus en plus importants, explique-t-il. Entretien.

Ecobank a lancé récemment un nouveau produit dénommé Rapidtransfer International. En quoi consiste-t-il et quelles sont les opportunités de ce marché ?


Rapidtransfer International est une nouvelle solution de transfert d'argent entre l'Europe et l'Afrique, visant en premier lieu les diasporas africaines souhaitant transférer des fonds vers leur pays d'origine. En notant bien que seules les personnes titulaires de document d'identité européens peuvent faire des transferts sur cette application.

L'Europe accueille une grande partie de la diaspora africaine de par la proximité géographique et les liens historiques entre les deux continents, avec évidemment une forte implantation au Royaume-Uni et en France. C'est donc un important marché, aujourd'hui dominé essentiellement par des acteurs internationaux non-africains.


Ecobank n'est pas pionnière sur ce marché, sur quoi fondez-vous vos espoirs ?

Pour nous distinguer sur ce marché, nous avons fondé notre application sur 4 piliers.

Une solution innovante, conçue avec un parcours client 100% digital par les équipes expertes d'Ecobank en pointe dans la transformation digitale du secteur bancaire.

Une identité panafricaine, portée par le groupe Ecobank parfaitement en prise avec les besoins de la diaspora africaine en Europe et les réalités locales africaines.

Une offre compétitive et transparente, permise grâce à l'accès d'Ecobank aux taux de change les plus compétitifs pour la majorité des devises africaines. De plus, avant chaque opération, le client sera prévenu de l'ensemble des frais relatifs au transfert par soucis de transparence.

Une couverture géographique importante, avec l'application disponible dès maintenant dans 48 pays.


Quels sont les pays où ce service est déjà opérationnel ?

Comme je le disais précédemment, l'application est disponible dans 48 pays, dont les 33 pays africains où est implanté le groupe Ecobank, ainsi que 15 pays européens. Parmi eux, bien évidemment la France et la Grande-Bretagne, mais aussi l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, etc.


Que représente les transferts d'argent entre la diaspora et les pays africains ? Pourrions-nous avoir des chiffres sur ce marché ?

Selon les chiffres de la Banque mondiale, 48 milliards de dollars ont été transféré à destination des pays d'Afrique subsaharienne en 2018. Avec la pandémie, ces envois de fonds devraient reculer à 44 milliards de dollars mais les tendances longues montrent que l'on est sur des flux financiers de plus en plus importants.

Si l'on prend l'exemple de la Côte d'Ivoire, 52 millions de dollars (26 milliards FCFA) ont été transférés depuis la France vers la Côte d'ivoire en 2018.


On parle de plus en plus d'inclusion financière en Afrique, en quoi ce système est mieux adapté pour les populations sur le continent ?

Le panafricanisme de cette solution se ressent dans sa prise en compte des réalités africaines. Tout d'abord, la flexibilité de l'application, qui permet aussi bien de réaliser des opérations où les bénéficiaires peuvent recevoir l'argent sur leur compte bancaire ou sur leur mobile money. Autre exemple, la possibilité pour les gens qui vivent en zones rurales où le réseau est un problème de venir retirer les fonds reçus directement dans une agence Ecobank (847 sur le continent) ou chez un agent Xpress Point (plus de 50 000 au total dans nos pays d'implantation).


Parlant de l'inclusion financière, quels en sont les avantages pour les pouvoirs publics ? Est-ce la principale voie pour la bancarisation de nos populations ?

Pour les pouvoirs publics, les transferts de fonds sont un apport considérable, dépassant bien souvent le montant de l'aide au développement. Ils jouent donc un rôle considérable en termes de lutte contre la pauvreté et même de développement économique avec de plus en plus de transferts en forme d'investissements.

Concernant la bancarisation des populations, on peut miser sur le fait que le développement de services numériques financiers va contribuer progressivement à la bancarisation même si cela n'est pas le seul facteur important. ... suite de l'article sur aBourse.com

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023