jeudi 3 decembre 2020 par Abidjan.net

Suite aux récentes violences communautaires dans la capitale politique ivoirienne notamment lors de la dernière présidentielle, les populations de Yamoussoukro ont fait, ce mercredi 02 décembre, des propositions afin de renforcer la paix et la stabilité dans le district.

Ces recommandations, issues des séances d'écoute et d'échanges avec les différentes communautés, les femmes, les jeunes et les leaders d'opinion, sont adressées au Gouvernement d'une part et aux organes intervenant dans le domaine de la cohésion sociale d'autre part.


Selon Koné Tanguy Dimitri, Chef de mission de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale de Yamoussoukro les populations souhaitent notamment la mise en place d'un plan spécial de création d'emplois pour les jeunes de Yamoussoukro, la construction d'un centre culturel ou d'un foyer des jeunes afin de favoriser les rencontres entre les jeunesses des différentes communautés, l'accélération des enquêtes judiciaires en cours afin d'identifier, dans les meilleurs délais, les auteurs et complices véritables des faits, et libérer les personnes innocentes, la mise en place d'un fonds d'indemnisation des victimes des récents évènements, l'organisation d'un cadre permanent de dialogue entre les acteurs politiques de tous bords et le Gouvernement, etc.

En outre, le contrôle de l'accès des populations aux réseaux sociaux au regard des informations incitant parfois à la haine et à l'affrontement, le renforcement des programmes éducatifs de civisme pour inculquer aux jeunes le respect des lois, des autorités, des biens publics et des ainés et la construction au plan national, de plusieurs centres d'encadrement des enfants en conflit avec la loi , ont été également recommandés.


Aux organes en charge du renforcement de la cohésion sociale, il est demandé la tenue d'une rencontre entre les communautés Baoulé et Malinké pour un dialogue sincère et une vraie réconciliation avant les prochaines élections législatives, l'organisation d'une journée de retrouvailles ou d'une rencontre sportive entre communautés, l'invitation des acteurs politiques de tous bords à utiliser un langage favorisant l'apaisement, la mise en confiance des élus locaux qui se sentent menacés et la mise en place de cellules d'alerte des communautés contre les fausses rumeurs.

Quelques préoccupations actuelles pour lesquelles les populations souhaitent l'implication du Médiateur de la République, ont été aussi présentées. Ce sont, l'identification des auteurs et complices des actes de violences, l'indemnisation des victimes, les menaces qui pèseraient sur les autorités municipales et certains chefs de village, la prise en compte des intérêts géopolitiques dans les nominations aux postes administratifs et politiques, l'arrestation par les forces de l'ordre de près d'une centaine de jeunes dont certains seraient des mineurs, dans les villages d'Abouakouassikro, de Bonzi et de Zatta, depuis une dizaine de jours et l'insécurité grandissante dans la ville.


Ces propositions, consignées dans un rapport montrent, selon le Médiateur de la République, Adama Toungara, la ferme détermination des populations dans leur ensemble, notamment des jeunes à tourner définitivement cette page sombre vécue par le district de Yamoussoukro afin de lui restituer son lustre d'antan.


Par ailleurs, il a invité les jeunesses des deux communautés qui ont été au c?ur des évènements, à s'engager résolument, à travers par une charte écrite, à vivre désormais en parfaite symbiose, dans la fraternité qui a toujours prévalu sur la terre du père fondateur de la nation ivoirienne.

Nos divergences politiques doivent s'exprimer dans le respect mutuel et dans la dignité. Elles ne doivent pas rompre, quelles que soient les raisons a exhorté Adama Toungara.

Notons que la cérémonie a servi de cadre à l'installation solennelle du Comité de veille et de suivi de la cohésion sociale qui aura pour mission d'entretenir quotidiennement les populations et notamment la jeunesse sur la nécessité de préserver la paix et la cohésion sociale dans la cité des Lacs.

Le bilan des violences enregistrées dans les différentes régions lors des dernières joutes électorales fait état de 87 morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels incalculables.

P. R