lundi 14 decembre 2020 par Abidjan.net

Sensibiliser les populations pour des élections sans violence et sans arme est un engagement qui a conduit la Section Côte d'Ivoire du Réseau d'action sur les armes légères en Afrique de l'Ouest, (Rasalao-CI) à organiser une conférence publique, le vendredi 11 décembre 2020, à l'intention des populations d'Abobo, au Centre Culturel de ladite commune. Portant sur le thème ?'La Violence ne passera pas par moi'', cette conférence initiée en partenariat avec l'ONG suisse Coginta et la Commission Nationale de Lutte contre les armes légères et de petits ComNat-ALPC, a été animée par un invité spécial. Il s'agit de Dr Jules Assalé Kabran, Doctorant en Criminologie, Expert en Sécurité Urbaine et Communautaire, Sous-Directeur de la Sécurité à la Mairie de Port-Bouët.

Aux côtés du Secrétaire général du Rasalao-CI et coordonnateur du projet, Victorien Aka N'taye, le conférencier a donné ses recettes pour préserver la paix, la cohésion sociale et sécuriser les personnes et les biens sur le territoire ivoirien. Bien avant, M. Assalé a fait un état de la situation en Côte d'Ivoire marquée par la montée de l'insécurité, elle-même tributaire des violences générées par les crises à répétition liées aux élections.

Le conférencier se réfère, à cet effet, aux tensions qui ont prévalu lors de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 dernier, qui démontrent, malheureusement, que la Côte d'Ivoire est toujours en proie à l'instabilité et à l'insécurité de ses populations. Toute chose qui, a-t-il souligné, n'honore pas cette grande nation africaine.
En posant le diagnostic du cas de la commune d'Abobo, qui a échappé aux dernières violences enregistrées, il a relevé les formes d'insécurité qui fragilisent le bon-vivre dans cette commune. A savoir les attaques à main armée, les atteintes aux biens, le trafic de drogue, le viol sur des mineurs (des deux sexes), la violence domestique dont les plus grandes victimes sont naturellement les habitants objet d'agressions multiples orchestrés par des individus marginaux.
M. Assalé, qui ne manquera pas de souligner la particularité du phénomène des ?'Enfants en conflit avec la loi'' à Abobo, fait noter les source de la criminalité qui s'accroit avec l'augmentation du phénomène d'exclusion, la pauvreté, le développement du trafic de stupéfiants, et les insuffisances des moyens de police.
Pour faire face à la situation, Dr Assalé préconise plusieurs solutions. A commencer par l'éducation à la base avec la promotion de la Culture civique, la création d'emplois pour occuper les jeunes et les femmes, l'implication de ces deux catégories dans la gestion locale de la sécurité, mais surtout le renforcement de la collaboration entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et la population. Le conférencier n'occulte pas le renforcement des capacité des FDS, ainsi que la prévention et la lutte contre le terrorisme et les nouvelles formes de menaces que vivent les populations en Afrique subsaharienne.
En définitive, l'Expert en sécurité urbaine et sécuritaire a engagé les jeunes et les femmes d'Abobo à s'impliquer tous, chacun à son niveau, dans le renforcement de la cohésion sociale, la stabilité et la sécurité des biens et des personnes dans la commune.

D.A